Après cette longue virée, j’ai cru bon de ne laisser trop longtemps ma moto inactive et elle revit avec plaisir le Maroc l’année suivante. Le Moyen Atlas, les dunes de Merzouga, les gorges du Todra et du Dadès, Essaouira, le col Tizi N Test et ses 120 kilomètres de virages.
Juillet 2003 : notre Transalp nous emmena une dernière fois dans une petite virée, en France. Dans le Berry, un petit village, Saint Chartier.
Déjà bien chargée, elle dut accepter un bagage supplémentaire, au doux nom de Stelvio. En fait, un accordéon diatonique, en bois d’érable, acheté d’occasion lors de ce festival de musique traditionnelle. Dorénavant, mes motos allaient devoir supporter quelques kilos supplémentaires lors de nos périples.
Le voyage mène à tout, même à la musique ; c’est effectivement au cours de ma virée au Pakistan que j’avais découvert la charme de ce petit instrument, alors que j’étais hébergé à Ankara. L’envie de franchir le pas avait été la plus forte et depuis, mes voyages sont devenus également musicaux et encore plus intenses.
Sur le chemin du retour, nous laissâmes notre Transalp à Richard, celui là même qui m’avait ( à juste titre) incité à l’acheter , quelques années auparavant.
Elle venait de franchir le cap des 180 000 kilomètres et poursuivit sa route, d’abord avec Richard au guidon, et maintenant avec un de ses amis qui lui a succédé. Je sais que l’embrayage a été changé à 200 000 kms et qu’elle avoisine les 250 000 kms maintenant. Bref, une moto qui mériterait qu’on lui élève une statue.