Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Quatrième partie:1993-2007 (2014-....), le bonheur motocycliste ou quatorze années (et plus....) au guidon de mes trois (quatre... cinq) Honda Transalp - Un après-midi de novembre

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 Mercredi 11 novembre 2015.


Le repas de midi terminé, j'ai trois petites heures devant moi. 

Et une envie irrésistible de sortir la moto du garage.

Le temps est étonnamment doux pour un 11 novembre et le soleil d'automne invite à sortir de la maison.

J'enfourche donc ma moto, m'arrête à la station voisine. Totalisateur remis à zéro, j'emprunte la rocade de Pau sans vraiment savoir quelle direction prendre. J'ai juste envie de rouler, de retrouver ce plaisir sans cesse renouvelé d'actionner la poignée de gaz, de sentir le V-twin ronronner sous le réservoir, de soigner mes trajectoires, de profiter de cet espace de liberté qu'offre la moto. 

Les Pyrénées sont magnifiques et c'est tout naturellement vers elles que je me dirige. Très vite, je quitte la route nationale pour une voie plus étroite et escarpée.

Je me sens bien et j'ai encore plus envie de conduire "proprement". Car c'est pour moi une source de plaisir intense de parvenir à trouver un équilibre entre un bon rythme et de la douceur et de la précision dans mon pilotage. Pas d'à-coups, des passages de vitesses imperceptibles, des trajectoires sans aucune brusquerie. J'ai alors ce sentiment unique de ne former qu'un avec ma moto. 

La route se retrécit et longe un ruisseau qui me renvoie une agréable fraicheur. Le revêtement est incertain et j'apprécie une nouvelle fois les débattements de ma Transalp. A 80 000 kms, les suspensions d'origine ont perdu en rigueur ce qu'elles ont gagné en mollesse, mais cela ne me gêne pas; mon pilotage s'en satisfait.

La route commence à s'élever. Je hausse progressivement le rythme. La montagne offre des tons de vert superbes. 



Les virages se succèdent et je me délecte des mises sur l'angle de ma moto; parfois, l'un d'entre eux se resserre: un freinage un peu plus appuyé, le regard déjà porté vers l'enchaînement suivant et la moto s'engage fidèlement sur la trajectoire.





Je sors de la partie boisée et les belles prairies vertes tachetées de quelques bergeries s'offrent à mon regard. J'aperçois quelques troupeaux de vaches et de chevaux, au loin, dominés par les pics les plus élevés. Tout est harmonie dans cette montée du col du Soulor.

J'embraye sur la descente vers Argelès-Gazost sans m'arrêter. La route est plus large, moins bosselée, mais avec toujours beaucoup de virages. Je garde un rythme soutenu, mais avec ma réserve habituelle, celle qui me permet d'éviter les mauvaises surprises, les frayeurs, pour ne retenir que le plaisir de rouler. Le val d'Azun est un régal pour les yeux et les couleurs automnales le magnifient aujourd'hui.



Je poursuis jusqu’à Lourdes en évitant soigneusement la quatre voies insipide. Les virages se transforment en courbes et ma vitesse augmente.

Après Lourdes, je rejoins la petite route de Julos que je n’ai pas empruntée depuis très longtemps. Très étroite, elle m’incite à rouler tranquillement. J’en profite pour admirer la chaîne des Pyrénées, sur ma droite et traverse, au pas, des villages isolés.





L’heure tourne et il est temps de rentrer. Je choisis les chemins détournés pour profiter jusqu’au bout de ces routes peu fréquentées si propices au plaisir motard.

Pau m’accueille enfin après 177 kilomètres. 

J’ai le sourire aux lèvres et le cœur léger en ôtant mon casque. 

En me baissant pour fermer le robinet de mon graisseur de chaîne, je remercie par la pensée ma brave Transalp.