Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Septième partie: Honda 250 VTR, la sauterelle rouge - Bilan après 10 000 kilomètres

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17 décembre 2012:

10 000 kilomètres avec une moto, c’est peu et beaucoup à la fois.
Cela permet d’avoir une idée précise de cette compagne de route, de savoir si le coup de foudre initial n’a pas été peu à peu rongé par le quotidien.

Avec la VTR 250, c’est toujours avec le même plaisir que je prends le guidon. Je me sens bien dessus ; j’ai fini par ne plus faire attention à sa petitesse et j’y case sans problème ma carcasse. Je loue à chaque fois cette grande facilité à la manier à l’arrêt pour la sortir du garage ou pour faire une marche arrière les deux pieds bien posés à plat par terre. J’apprécie également les premiers tours de roues quand je quitte le quartier avec ce moteur souple, onctueux. Je jubile lors des remontées de files avec  cette moto si étroite qu’elle permet de se faufiler partout alors que les plus grosses cylindrées sont bloquées derrière, parfois.

J’aime avant tout ce moteur aux trois visages. Soit je décide de rouler calmement et je me contente de rester dans la plage 2000-6000 tours/minute, ce qui me permet malgré tout de m’insérer dans la circulation routière ; les accélérations sont alors douces, mais pas anémiques pour autant. Quand j’ai envie de tenir un rythme soutenu, je gagne 2000 tours de plus et le petit V-twin commence à sérieusement pousser, dans un bruit qui devient rageur. Je le trouve enivrant, ce moteur, dans une telle utilisation, parce que je le sens dans son élément. Il distille alors un énorme plaisir, aidé par une boîte de vitesses douce et précise. En montant tous les rapports à 8000 tours/minute, cela donne respectivement 40, 65, 85, 105 et un peu plus de 120 km/h.
Enfin, beaucoup plus rarement, je lâche complètement la bride en laissant l’aiguille du compte-tours s’envoler vers la zone rouge. Les 250 cm3 hurlent leurs 30 chevaux dans un bruit réjouissant, mais je reconnais que ce n’est pas trop mon truc, les très hauts régimes.

Le freinage me satisfait toujours autant, puissant et progressif. Et la tenue de route, depuis que la moto est chaussée de  bons pneus, est bonne.

Les longues heures passées sur sa selle ont quand même mis en avant LE défaut de cette moto ; ce sont les suspensions que je trouve trop fermes. Bien sûr, après plus de vingt ans au guidon de trails, je suis habitué aux grands débattements, mais la petite Honda 250 CBF qui a précédé l’arrivée de la VTR 250 était beaucoup plus prévenante sur ce point. Là, je trouve que la fourche réagit trop sèchement sur les inégalités de la route . J’ai d’ailleurs appris à anticiper les cassures trop importantes, les bouches d’égouts afin de les éviter. En comparaison, l’amortisseur arrière me parait moins critiquable. Cela génère, parfois, plein angle dans un virage, un soubresaut que l’on ressent assez fortement dans la direction. Bref, la VTR, c’est du rigide, c’est peut-être pour cela qu’elle tient bien le parquet….

D'ailleurs, alors que je discutais de cette fermeté avec Marie, nous avions convenu que la moto qui se rapprocherait de notre idéal serait un moteur de VTR 250 dans la partie cycle de la Honda 125 Varadéro. Mais quand je vois comment le moteur de la Vara rentre pile-poil, j'ai bien peur qu'il s'agisse là d'une mission impossible!



Pourtant, étonnamment, je fatigue peu à son guidon, même sur des longs parcours. Je l’avais déjà constaté avec la 250 CBF et cela me conforte dans l’idée qu’une moto basse, légère, très maniable, facile à conduire, génère moins de tension chez son conducteur qui roule l’esprit libéré. Au final, cette VTR 250 peut donc être qualifiée de bonne routière, contrairement à l’idée que l’on pourrait en avoir initialement.
Il se peut que son appétit très mesuré participe lui aussi à mon bien être, avec des arrêts dans les stations d’essence qui ressemblent à une forte bouffée d’oxygène, d’autant plus quand je suis accompagné par un copain motard au guidon de sa grosse cylindrée et que je peux comparer nos consommations respectives…. 

Au chapitre des défauts, le rayon de braquage est trop faible, résultat de son cadre treillis, mais cela reste raisonnable.

Très attachée à  sa « tenue vestimentaire », elle en a oublié les aspects pratiques. Garde-boue avant peu protecteur, l’arrière ne vaut guère mieux, il n’y  pas de bavette pour protéger l’amortisseur. Résultat : quand il pleut, la belle moto rouge est « repeinte ».

A priori, ce n’est pas demain que nous allons la revendre, cette séduisante japonaise.

De plus, je trouve qu’elle vieillit très bien. Tous les éléments qui la composent sont de bonne qualité et, jusqu’à ce jour, il n’y a rien dans le sérieux de sa conception sur lequel j’ai trouvé à redire. C’est du beau matériel.

Tant mieux car, dans un peu plus de quatre mois maintenant, elle va partir pour des horizons un peu plus éloignés : un bout d’Italie, une traversée de l’Adriatique en bateau, le nord de la Grèce, puis la Turquie et ses vastes étendues. Enfin, si tout va bien, l’Arménie, la Géorgie, un petit tour sur la mer noire, l’Ukraine, la Moldavie, la Roumanie, avant un retour en France via la Serbie et la Croatie.

Elle aura alors 20 000 kilomètres environ. Avant le départ elle aura sa révision un peu plus poussée : réglage du jeu aux soupapes, plaquettes de freins, pneus, kit chaîne, bougies, filtre à air neufs …. et à nous le bonheur du voyage.

 

Elle est si petite que Marie aura sûrement un peu de mal à y installer tout son chargement ; mais, pas d’inquiétude, le "camion" sera là !  

 

 

Honda 250 VTR

 

Honda 250 VTR

 

Honda 250 VTR