Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Honda Transalp XL 750 - La Honda Transalp XL 750 et l'amortisseur Fournalès

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Même si je n'ai pas la chance de posséder la nouvelle Transalp 750, j'ai suffisamment roulé avec et écouté les avis des propriétaires pour connaître ses nombreuses qualités et ses quelques défauts.

Parmi ces derniers, il y a un amortisseur perfectible. Il fait correctement son boulot en solo et si on ne le sollicite pas trop avec un rythme élevé ou en tout-terrain, mais il se montre un peu léger en cas de conduite en duo ou (et) chargé.

La solution bien connue des motards est d'aller voir du coté des fabricants d'amortisseurs. On peut trouver chez eux le matériel qui permettra d'assurer un meilleur travail en cas d'utilisation intensive. 

J'ai ainsi vu qu'EMC proposait trois amortisseurs et que Touratech faisait de même

Personnellement, j'ai un faible pour les amortisseurs oléopneumatiques Fournalès. Utilisateur de longue date de la marque, j'apprécie particulièrement leur confort et leur excellente longévité précieuse pour un gros rouleur comme moi.

Lors de la présentation de la Transalp 750 chez mon concessionnaire, j'ai rencontré Alexandre qui avait été le premier à précommander la moto et donc à la recevoir. Il m'avait fait part d'un projet de long voyage en 2024 et s'interrogeait sur l'amortisseur de remplacement à installer pour un tel périple. Je lui avais parlé de Fournalès et de mon expérience avec ces amortisseurs.

C'est ainsi que, un mois plus tard, nous prîmes la route jusqu'à Toulouse où nous attendait le maître des lieux, Jean-Pierre Fournalès. Journée mémorable à le regarder examiner l'amortisseur d'origine, à tester sa dureté, à réfléchir. Puis, il est parti dans son bureau pour déterminer les différents éléments à réunir pour la fabrication de l'amortisseur. Ce dernier a ensuite été monté sous nos yeux, testé, modifié. Ce fut un moment magique de voir naître cet amortisseur oléopneumatique avant de l'installer sur la moto pour "l'essayer" nous dit Jean-Pierre. Retour à Pau sous une forte pluie mais heureux du déroulement de cette journée.

Aujourd'hui, l'amortisseur a parcouru quelques milliers de kilomètres et j'ai eu l'occasion de rouler avec ce mardi 19 septembre 2023. J'avais déjà fait un petit essai une fois que nous étions rentrés à Pau et je n'avais pas retrouvé l'onctuosité habituelle propre à l'amortisseur oléopneumatique. "Rodage des joints" avait répondu Jean-Pierre Fournalès. Les joints sont un élément essentiel et sont de grande qualité mais ils nécessitent un petit rodage (500 à 1000 kilomètres).

 J'avais donc hâte de voir le résultat d'autant que la moto avait un lourd chargement. Alexandre avait augmenté la pression grâce à la petite pompe du même constructeur. Car c'est une des particularités de l'amortisseur Fournalès, cette faculté de modifier la raideur du ressort. En effet, le ressort métallique que l'on a l'habitude de voir sur les motos est remplacé par l'air. Ainsi, en faisant varier le nombre de bars, cela équivaut à changer le ressort métallique pour en adapter un d'une raideur différente adapté à la charge supplémentaire. Mais, là, nul besoin de démonter son amortisseur, de retirer le ressort et d'en installer un nouveau, quelques petites coups de pompe suffisent. 

C'est pour moi le gros avantage de l'oléopneumatique, cette simplicité dans la modification de la raideur du ressort. Je me souviens que sur mes Transalp 600, lors de mes longs voyages, lourdement chargé, je rajoutais avant le départ 4 bars aux 25 bars d'origine. Je gardais ainsi une assiette constante et ne modifiait donc pas l'angle de chasse de la moto qui restait aussi vive à conduire, abstraction faite du poids supplémentaire. Le confort restait en outre aussi bon.

Sur sa Transalp 750, Alexandre a rajouté un peu d'air pour atteindre 19 bars. 

 

 

Une fois monté sur la moto, je constate que la hauteur de selle est identique à celle qu'a la moto sans aucun chargement. Dès les premiers tours de roues, je retrouve ce moelleux caractéristique si agréable qui s'explique par la sensibilité, c'est à dire que, autour de la position d'équilibre, le débattement du ressort pneumatique pour une même variation d'effort est le double de celui du ressort hélicoïdal. C'est ce qui donne cette sensation de confort. 

Avec Alexandre, nous avons emprunté les petites routes parfois bien bosselées et je dois avouer que je visais souvent les endroits les plus accidentés. Il faut bien tester! Quant aux (trop) nombreux ralentisseurs, je restais assis en les franchissant pour pouvoir juger les qualités d'amortissement de cet élément oléopneumatique. Examen réussi.

Sur les plus gros chocs, la flexibilité variable naturelle du ressort pneumatique génère des efforts progressifs qui éliminent tout risque de talonnage mécanique. Effectivement, en 500 000 kilomètres avec du Fournalès, je n'ai jamais connu de talonnage même dans les conditions les plus difficiles.

Durant cet essai, je n'ai pas sollicité le moteur dont j'apprécie la bonne volonté à bas régime. Je sais que certains voudraient un peu plus de couple mais, personnellement, je me sens en phase avec ce bicylindre. Je trouve juste qu'il tire un peu trop long et je suis certain qu'un pignon avec une dent de moins pourrait lui apporter plus de souplesse, réactivité et onctuosité tout en permettant de conserver le dernier rapport à des vitesses plus basses, par exemple lors des traversées de villages à 50 km/h.

Par contre, j'ai été à l'écoute des réactions de l'amortisseur et ce dernier ne m'a pas déçu. J'ai retrouvé ce mélange de confort et de rigueur qui permet de rouler sereinement à un rythme élevé quand la route se fait "secouante".

Je sais en outre qu'il fait preuve d'un longévité excellente. J'ai effectué 350 000 kilomètres avec celui qui est passé sur mes trois Transalp malgré des conditions pas toujours idéales ( forte chaleur, vent de sable, piste, gros chargement) et celui que j'ai fait installer il y a deux ans et demi sur ma CB 500 X actuelle totalise 84 000 kilomètres et fonctionne toujours très bien. 

Bref, c'est avec regret que j'ai rendu sa moto à Alexandre. Rassuré car je sais maintenant qu'il a un amortisseur apte à l'emmener bien loin de chez lui.

Il faudra d'ailleurs que je vous cause un de ces jours de ce magnifique projet...