Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Honda Africa Twin Adventure Sports

Elle est là, devant la concession de Tarbes, sous un soleil printanier alors que la neige tombait il y a trois jours.

Je n'ai pas pu résister, il fallait que je la vois, cette Adventure Sports. Je la trouve magnifique dans cette livrée qui rend hommage à la première Africa Twin arrivée il y a trente ans. Il y a du monde autour et, avant qu'un motard ne parte faire un tour d'essai, je m'installe aux commandes pour juger la position de conduite. Bigre, c'est haut, même avec la selle en position basse. 1,74 m et des jambes pas particulièrement longues, ce n'est pas suffisant pour se sentir complètement à l'aise. Je suis sur la pointe des bottes, mais la finesse de la moto compense (un petit peu) cette hauteur importante.

Je la regarde partir, le souffle du pot d'échappement a changé, il est plus vif.

Quarante cinq minutes plus tard, c'est un motard tout souriant qui descend de la machine. " Va faire un tour avec" me dit Philippe. Ce n'était pas prévu dans mon programme, mais une telle invitation ne se refuse pas!

Coup de démarreur. Le bicylindre se réveille dans une bruit réjouissant. Je note que le guidon est plus relevé et la position me parait encore plus naturelle qu'avec le modèle standard. Les commodos ont changé et il est plus facile de passer du mode D au mode S ou en mode manuel. Je commence par le mode S1. Dès le démarrage, j'oublie la hauteur de selle, je me sens juste bien dessus. Le réservoir s'élargit sur le devant pour accueillir les cinq litres supplémentaires mais j'ai suffisamment de place pour plaquer mes genoux derrière. 

Les vitesses s'égrènent dans une douceur absolue. A chaque nouvelle version de la boîte DCT, je me fais la même réflexion: elle est encore améliorée. Je me dirige vers les petites routes sinueuses qui pullulent non loin de la concession. Le tableau de bord a changé mais je trouve qu'il manque de contraste entre les chiffres blancs et le fond foncé. 

Je sors de Séméac et attaque la petite cote que j'empruntais si souvent quand je "prenais la route" au guidon de mon Peugeot 102. A l'époque, je me sentais déjà motard dans l'âme et cela ne m'a plus jamais quitté. Je retrouve ce train avant si sécurisant dans les enfilades de virages. Freinage appuyé avant l'épingle, la boîte descend les rapports en me gratifiant à chaque fois d'un petit coup de gaz. Très sympa! 

Le moteur me parait plus alerte. Est-ce que cela est dû au bruit distillé par le pot d'échappement? J'ai l'impression que le moteur est plus "joyeux", plus réactif à chaque relance. Les vitesses passent avec encore plus de rapidité et dans une douceur totale. 

Je vire vers le sud, avec les Pyrénées en face. Elles sont superbes. Je laisse la boîte faire son travail sur le mode S1; la gestion des vitesses correspond à ma manière de conduire. A quelques rares reprises, je prends la main en montant un rapport. C'est instinctif, avec la gâchette que j'effleure de l'index gauche. 

 

 

 

 

J'emprunte des routes de plus en plus étroites et bosselées. La moto est dans son élément. J'ai le sentiment que l'amortissement a progressé et c'est sans crainte que je rentre dans des virages au revêtement incertain; les chocs sont absorbés et la fine roue permet un placement précis. C'est très sécurisant et c'est pour cela que j'aime tant les trails, ceux avec des grands débattements et une roue de 21 pouces.

A chaque arrêt, je reste concentré. Je ne veux pas me faire piéger en posant la pointe de mes bottes sur le sol. 

Je rejoins l'ancienne nationale. C'est l'occasion de hausser le rythme. Je le savais déjà, mais c'est confirmé, ce moteur a du coffre et je me retrouve très rapidement à une vitesse excessive. La différence avec le modèle 2016, c'est cette expressivité sonore mais aussi rythmique. C'est comme si Honda avait peaufiné la gestion mécanique. C'est millimétré comme on disait à l'époque. Je pense que le ride by wire a permis d'ajuster avec précision cet ensemble mécanique. J'ai lu que les masses des balanciers d'équilibrage avaient été allégées et cela doit sûrement participer à cette impression de vivacité accrue.

A haute vitesse, la bulle haute fait très bien son office, compte tenue de ma taille (1,74 m). 

Il est temps de rentrer à la concession après cette petite balade de presque une heure. C'est l'occasion de discuter avec un motard qui vient d'arriver avec son Africa Twin DCT. Philippe l'invite à faire un petit tour. A son retour, son point de vue est intéressant car il peut comparer avec l'ancien modèle qu'il côtoie au quotidien. Lui aussi a trouvé un progrès dans la boîte plus réactive, avec moins de glissement entre les rapports; il a apprécié les coups de gaz donnés au rétrogradage et le bruit l'a séduit.

 

Quant à la hauteur de selle .... c'est bien là le seul gros problème rencontré. J'ai le sentiment qu'il va y avoir un gros trafic de selles basses chez Honda en 2018 !