Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Huitième partie: Honda CB 500 X, ma petite Africa Twin - L'amortisseur Fournales

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Lundi 11 janvier 2021, 8H30. Je gare ma moto devant les locaux de Fournales. La semaine dernière, j’ai appelé l’usine pour savoir s’il était possible de faire monter un amortisseur de la marque sur ma Honda CB 500 X vu qu’elle n’était pas référencée sur leur catalogue. On m’avait alors indiqué qu’il suffisait que je passe chez eux et que la fabrication d’un tel amortisseur pourrait se faire s’il n’y avait pas d’usinage à effectuer.

Dès mon arrivée, je suis pris en charge. Je rentre la moto dans l’atelier et un technicien entreprend de démonter mon amortisseur pendant que je discute avec Monsieur Fournales.

Une fois l’opération effectuée, la raideur de mon ressort est mesurée et la cinématique de la suspension étudiée. Benoît, en charge du travail passe ensuite d’un poste à un autre à la recherche des éléments pouvant permettre la fabrication. Tout cela se réalise dans un calme rassurant d’autant qu’il me glisse en passant près de moi que cela prend bonne tournure.

11 heures. Il me montre l’élément de suspension terminé et va l’installer sur la moto. Monsieur Fournales et un autre technicien arrivent, font quelques vérifications visuelles. A eux trois, ils appuient fortement sur la moto pour amener l’amortisseur en butée.

Puis Monsieur Fournales me demande de le suivre pour un essai. Il part devant avec la Renault Clio et nous empruntons une rue aux multiples ralentisseurs où j’ai instruction de les passer sans ralentir. Dès le premier franchi, je constate la nette amélioration par rapport à l’élément d’origine. Il n’y a plus ce manque de retenue hydraulique qui le caractérisait. Là, le choc est absorbé en douceur.

Nous nous dirigeons ensuite vers une route défoncée qui me permet de noter le progrès dans les capacités d’amortissement.

Nous rentrons à l’usine. Je fais part de mes impressions positives. Le degré d’enfoncement de l’amortisseur est vérifié. C’est OK, il reste suffisamment de garde avant d’arriver en butée. Benoît se remet au travail et enlève l’amortisseur puis il le démonte entièrement, fait la vidange et le nettoie tout en le vérifiant. Enfin, il le remonte au loctite et l’installe définitivement sur ma moto.

C’est fait ! Fournales a maintenant un amortisseur référencé pour notre sympathique CB 500 X.

Par chance, j’ai quelques centaines de kilomètres à effectuer dans la foulée. D’abord la morne autoroute que je m’empresse de quitter avant l’arrivée sur Cahors. J’emprunte alors une route que je sais sinueuse, variée, au revêtement souvent incertain, bref le juge de paix pour mon nouvel amortisseur. Cinquante kilomètres pour me faire une opinion.

Malgré mes bagages, avec notamment un top-case lourdement chargé, je constate tout de suite que je vais être en phase avec cet amortisseur. Pour résumer, il a une souplesse, je dirais même une douceur très agréable. Mais cela ne veut pas dire mollesse et il offre également une rigueur bienvenue. J’enquille donc les nombreux virages, parfois piégeux, en toute sérénité. Je sens que la roue arrière reste en contact permanent avec la route, même sur certaines parties fripées. Terminés les rebonds que je pouvais ressentir à l’attaque lorsque la route était bosselée. L’amélioration est nette. En fait, je retrouve les mêmes sensations que j’avais éprouvées lorsque j’avais installé pour la première fois un amortisseur de cette marque sur ma première Honda 600 Transalp, ce mélange d’onctuosité et de rigueur qui correspond très bien, je trouve, aux caractéristiques d’un trail.

Alors que le jour décline, je poursuis cette portion de route à un rythme enlevé. Je ressens fortement l’absence de ressort mécanique remplacé par un ressort pneumatique avec une masse d’air de 18 bars enfermée dans le corps de l’amortisseur.

Je suis heureux de mon acquisition. Les 650 euros me paraissent amplement justifiés par les résultats obtenus. Je sais en outre que les qualités sont là pour longtemps car j’ai l’expérience de ce produit. Celui qui est passé sur mes trois Transalp successives a juste eu besoin d’une révision après 110 000 kilomètres (!), puis 80 000 kilomètres plus tard, enfin après 70 000 kilomètres. Il a pourtant été soumis à des conditions difficiles avec de lourds chargements, de fortes chaleurs, des vents de sable, des pistes cassantes. Actuellement, celui qui équipe la Honda VTR 250 de ma compagne a été installé dessus début 2013 ; il a effectué le tour de la mer noire, un voyage jusqu’en Ecosse , un autre au Portugal. 50 000 kilomètres plus tard, il est toujours aussi performant et il n’y a pas eu besoin de lui refaire la pression.

Le lendemain, j’ai continué mon chemin (avec hélas beaucoup d’autoroute) jusqu’à Paris et suis rentré à Pau dans la foulée. Sur ma dernière étape, j’ai pu retrouver un itinéraire sinueux pendant 300 kilomètres qui m’a permis de juger le comportement de l’amortisseur. Pour résumer, il me met en confiance, comme le fait le train avant d’un trail avec sa fine roue de 21 pouces et ses grands débattements quand je rentre dans un virage piégeux et bosselé. Il m’offre cette même sérénité et c’est un point très important pour moi. Je ne suis pas un adepte des motos vives qu’il convient d’emmener avec autorité. Je préfère celles qui m’offrent de la douceur et qui me mâchent le travail. C’est ce que m’apporte désormais le ressort pneumatique qui officie sous la selle; ses qualités d’amortissement ont permis de supprimer le côté parfois un peu volage du train arrière dans certaines conditions.

Bref, après 1800 kilomètres parcourus en quatre jours (hélas sous une pluie quasi permanente avec même 30 kilomètres neigeux en Dordogne), le bilan est on ne peut plus positif. Il n’y a plus qu’à poursuivre l’expérience sur la durée pour avoir un point de vue plus approfondie. Mais l’histoire a bien débuté !

La moto va d'abord passer à la révision des 36 000 kilomètres dans quelques jours. 

  

 

 Mardi 26 janvier 2021. Une virée de 300 kilomètres sur des routes variées et souvent sinueuses m'a permis d'approfondir ma relation avec mon nouvel amortisseur. Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est l'amélioration des entrées en virage; la mise sur l'angle est plus franche, plus directe. J'ai le sentiment que l'affaissement moindre de l'amortisseur a légèrement refermé l'angle de chasse. Cela doit être infime mais je suis devenu très sensible aux changements de comportement de ma moto. La moto est devenue plus réactive sans pour autant qu'elle soit trop vive. J'aime beaucoup et cela m'a incité à rentrer plus fort dans certains  virages serrés.

Le changement vient aussi  du train arrière. Je le sens mieux posé, la roue arrière me parait mieux guidée, moins sujette à des mouvements. De même, dans les grandes courbes prises à 100-110 km/h, la moto est plus stable.

Bref, le progrès espéré est bien là.

Hier, pendant toute la journée, j'ai pu apprécier ces améliorations dans le comportement routier de la moto; elle est devenue (encore plus) facile et sécurisante.

Le seul bémol c'est que sens un peu plus les limites de la fourche dans certaines conditions, avec une réaction un peu ferme qui contraste avec les qualités de l'amortisseur.

Les ralentisseurs sont particulièrement révélateurs du progrès. Ils sont absorbés très efficacement avec notamment une retenue hydraulique en détente excellente (c'était le point faible de l'amortisseur d'origine).

 

5 février 2021. Je roule beaucoup en ce moment et cela me permet de peaufiner mon point de vue sur cet amortisseur Fournales. J'ai pu constater que, même sur des revêtements excellents, il apportait un comportement plus rigoureux à la moto qui reste campée sur sa trajectoire, permettant de mieux tenir la corde. J'ai vérifié cela dans quelques courbes que je connais par coeur; je les passe plus rapidement avec ce sentiment que l'amortisseur résiste mieux aux contraintes latérales. Je ne suis pas technicien pour expliquer son comportement mais mon ressenti est meilleur et je roule avec plus de confiance.

Après ces 3000 kilomètres effectués prestement, le bilan est on ne peut plus positif.  

 

 

 

28 février 2021.  Cela m'arrive rarement mais, ce dimanche, j'ai roulé en duo. 90 petits kilomètres très instructifs car parcourus sur des routes sinueuses et bosselées. Avant de partir, j'avais rajouté 2 bars à l'amortisseur. Cette augmentation de pression s'est avérée la bonne. Le Fournales a montré ses qualités dans de telles conditions et, hormis le poids supplémentaire à prendre en compte lors des freinages, j'ai pu enchaîner les multiples virages à un rythme aussi enlevé que si j'avais été seul. Roue arrière toujours bien guidée, amortisseur qui ne s'écrase pas et qui réagit avec sa rigueur habituelle, la conduite en duo lui convient très bien. Avoir le même degré de confiance en duo est un signe qui ne trompe pas. Cela n'a fait que confirmer les qualités de mon amortisseur après 6000 kilomètres (déjà!) en sa compagnie.

 

30 août 2022. L'amortisseur a parcouru 50 000 kilomètres (déjà!) et il se porte comme un charme. J'apprécie toujours autant ses qualités d'amortissement d'autant que je fréquente assidûment les routes secondaires sur lesquelles le revêtement est souvent incertain.  

 

11 novembre 2022. L'amortisseur vient de franchir le cap des 60 000 kilomètres après une très belle virée jusqu'au salon EICMA de Milan . A ma question sur la nécessité d'une éventuelle prochaine révision de l'amortisseur, Jean-Pierre Fournalès, son constructeur, à qui j'ai rendu visite sur le chemin du retour, ma juste dit: "Roule!". Alors, je roule...

 

10 mai 2023. L'amortisseur Fournalès a parcouru 74 000 kilomètres et fonctionne comme au premier jour. Impressionnant! 

 

24 juillet 2023. Après 80 000 kilomètres, l'amortisseur est toujours au top de sa forme...

 

31 janvier 2024. L'amortisseur vient de franchir le cap des 94 000 kilomètres. Tout va bien. Mais, j'ai prévu de l'emmener chez Fournalès la semaine prochaine pour une révision avant mon petit voyage au Maroc prévu en mai de cette année.