Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Royal Enfield Himalayan

Durant les trois jours de l'Alpes Aventure Motofestival de Barcelonnette, il est possible d'essayer énormément de motos. On peut même ne faire que cela tant l'offre est variée. Pour ma part, je me suis contenté de deux modèles et, après un petit tour avec une séduisante Moto Morini X-Cape, j'ai jeté mon dévolu sur la Royal Enfield Himalayan. 

J'étais quasiment persuadé que cette moto ne pouvait me convenir au quotidien mais j'étais sous le charme à chaque fois que j'en croisais une. Son esthétique à part et cette rusticité m'attiraient. Ayant réservé l'essai bien avant mon arrivée à Barcelonnette, j'ai en outre pu choisir la couleur. "Ma" moto aura des tons de bleu qui lui vont très bien, je trouve.

Dès que le moteur s'ébroue, je rentre dans un autre monde. Le monocylindre refroidi par air semble venir d'un autre temps. Nous quittons le village des exposants, j'accélère; c'est progressif, c'est le moins qu'on puisse dire et la boîte de vitesses n'est pas non plus d'une rapidité inouïe. Le ton est donné dès les premiers tours de roues.

Toutefois, j'aime cette inertie mécanique propre aux vieux moteurs. Elle diffuse une sorte de sérénité à celui qui est au guidon, moi en l'occurrence!

Très vite, la route grimpe vers les sommets et les 25 chevaux sont à la peine en sortie de virage. Des percherons placides qu'il ne sert à rien de trop solliciter car c'est contre nature avec une telle motorisation et cela n'avance guère plus vite.

Je m'attarde donc sur la partie cycle de la moto. Surprise, les suspensions réagissent assez fermement sur les inégalités de terrain. Avec de confortables débattements (200 mm à l'avant, 180 mm à l'arrière), je m'attendais à plus de douceur. Les enfilades de virages serrés se passent bien mais je ressens une certaine résistance. Le poids annoncé est de 185 kg et ma CB 500 X de 197 kg présente beaucoup plus de vivacité sur ce type de terrain. Le train avant ne m'inspire pas une confiance totale. Est-ce la faute aux pneus, ou à la fourche? Bref, je garde une petite réserve.

Au retour, dans la descente, c'est beaucoup plus facile. Je me débrouille pour être juste derrière l'ouvreur qui a décidé de hausser le rythme. Même en descente, la puissance est parfois juste suffisante pour relancer la moto entre deux virages. Mais je me fais plaisir malgré tout en gardant une petite marge de sécurité eu égard à ce train avant pas aussi rigoureux que celui de ma moto personnelle.

Le levier de frein avant est étonnamment dur au toucher et l'efficacité m'a paru moyenne . Heureusement, le frein arrière répond bien et permet d'améliorer l'ensemble du freinage.

Dernière ligne droite en descente, je me retrouve à un peu plus de 100 km/h avec un moteur au régime de 6000 tours/minute. Avec l'impression qu'il force beaucoup à cette vitesse pourtant plus que raisonnable. 

Après cette petite heure en sa compagnie, je suis maintenant certain qu'elle n'est pas faite pour moi, cette séduisante petite moto. Trop limitée. Mais elle a beaucoup de charme et j'aime beaucoup ce tableau de bord à l'ancienne avec ses aiguilles, son réservoir entouré par des protections tubulaires où l'on peut accrocher des sacoches, l'esthétique du monocylindre.

Je me contenterai de continuer à saluer les propriétaires de cette moto indienne atypique et infiniment sympathique.