Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Quatrième partie:1993-2007 (2014-....), le bonheur motocycliste ou quatorze années (et plus....) au guidon de mes trois (quatre... cinq) Honda Transalp - La rechute

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La vie est un perpétuel changement. Rien n’est figé et elle nous réserve des surprises.

C’est d’ailleurs ce qui fait son intérêt, même si certains font tout pour tenter de la maîtriser.Avec plus ou moins de succès.

Il y a sept ans, j’avais laissé ma troisième Transalp entre les mains d’un autre que moi ; alors que je l’adorais.

L’arrivée imminente d’une petite Manon et le besoin d’argent pour financer un futur congé parental  m’avait fait prendre une décision (me retrouver sans moto) que j’aurais pensé impossible. Comme quoi…

Je pensais alors vivre une parenthèse motarde plus ou moins longue mais la passion pour le deux roues l’emporta malgré tout. Nombreux essais de plusieurs jours suite au prêt de quelques Honda par mon généreux concessionnaire, emprunt (très) régulier des motos successives de Marie et trois voyages adaptés à la présence de notre fille dont le dernier avec un side-car acheté et préparé en prévision de ce dernier. Justement, Manon, peut-être un peu saturée après 10 000 kilomètres autour de la mer noire, nous fit bien comprendre qu’elle ne voulait plus être transportée dans un panier.

Le 4 juillet, nous assistâmes donc au départ de notre side-car.

Et, le lendemain, une quatrième Transalp arriva dans notre garage. Que voulez-vous, la nature a horreur du vide et moi aussi !

Je dois reconnaitre que j’étais quelque peu ému lorsque je repris le guidon de cette moto. Emu et interrogatif. Est-ce que le temps n’avait pas fait son œuvre ? Allais-je retrouver le même plaisir que celui que j’avais auparavant, après avoir pris le guidon de motos bien plus modernes depuis ?  

Je réalisais alors que nous étions en 2014 et que cette Transalp avait fait son apparition en 1987. Une ancêtre….

Mes doutes furent vite dissipés. Déjà, je ressentis ce plaisir que l’on a lorsque l’on revient, des années plus tard, dans une maison où l’on s’était senti si bien, chez des amis. On y retrouve immédiatement les mêmes douces sensations, et l’on a envie d’y rester quelques jours pour profiter de l’atmosphère qui y règne.

C’est ce que j’ai éprouvé lors des premiers tours de roues. J’étais bien, naturellement bien.  Je profitais de la douceur de la mécanique, de l’onctuosité de la boîte, de la souplesse des suspensions. Quelques jours plus tard, je parcourus 1300 kilomètres dans le week-end et j’appréciai son grand niveau de confort, celui que j’aimais tant lors des longues étapes, quand je voyageais sur les routes du Moyen Orient ou d’Afrique.

Avec un brin de nostalgie, je manipulai la commande de starter ou la manette de réserve, aujourd’hui disparues sur les motos modernes. Mon regard  se posait sur les aiguilles en mouvement du tableau de bord, plus agréables que le défilement des chiffres des tableaux de bord numériques actuels. Les ralentisseurs n’en étaient plus avec les grands débattements. Je retrouvai aussi cette inertie lors de la mise sur l’angle, provoquée par la roue de 21 pouces, espèce en voie de disparition. La vivacité que l’on trouve maintenant sur une NCX 750 n’était pas là, mais cela convenait à mon pilotage coulé.

Lors d’un arrêt, je détaillai ma nouvelle moto.  Garde-boue enveloppant, soufflets de fourche, large sabot, pare-mains bien dimensionnés, carénage enveloppant, le fonctionnel n’était pas oublié à l’époque, et je trouve que cela ne s’était pas fait au détriment de l’esthétique. Cette Transalp a remarquablement bien vieillie et elle donne toujours cette impression d’équilibre, de justesse dans les proportions. Une réussite.

Il y une semaine, j’ai fait une balade sur les petites routes sinueuses autour de Pau. A plusieurs reprises, j’ai été surpris de voir l’aiguille du compteur  plus haut que je ne l’aurais imaginé. Cette faculté de rouler à un bon rythme sans que le conducteur ne s’en rende compte, je l’avais constatée à l’époque, et cela faisait partie du plaisir intense qu’elle me donnait alors. Et j’ai le souvenir d’un essai dans Moto Journal qui comparait la Transalp 600 à sa nouvelle sœur la Deauville 650. « Ce satané trail twin Honda a beau avoir soufflé ses onze bougies, il reste le roi des parcours accidentés quand on veut se limiter à n’être qu’un conducteur au guidon. Je ne connais pas d’autre moto permettant de mener aussi bien deux objectifs différents : aller vite et profiter du paysage ».

« L’affaire est claire : il faut s’occuper dix fois plus de ce que l’on fait au guidon de la Deauville pour suivre la Transalp. Pour garder la roue de cette dernière qui musarde en enroulant, il faut pratiquement piloter la Deauville ».

« Ajoutez à cela l’extraordinaire vivacité du train avant de la Transalp (ah, les roues de 21 à pneu étroit, pourquoi la mode est-elle aux pneus inutilement larges ?), permettant toutes les erreurs de navigation et rectifications peu orthodoxes dans la décontraction la plus totale ».

« C’est presque triste à dire, mais une moto toute bête (en apparence) et presque passée de mode comme la Transalp recèle ici ce qu’il y a de meilleur : l’efficacité dans la tranquillité et le plaisir. Pour 50% des motards, les cadres aluminium et autres onéreuses trouvailles de la technologie d’avant-garde peuvent aller se rhabiller…. Ou se cantonner au circuit où ils sont nés. Il a fallu l’extrême équilibre de la Fazer qui nous accompagnait (et sans avoir peur de tirer les régimes pour suivre la Transalp ».

 

Bref, après trois mille kilomètres parcourus, j’ai pu constater que cette moto me faisait toujours autant d’effet ! Et tout cela pour 1900 euros.

 

Je la voyais initialement comme une période transitoire avant l’achat futur d’une NCX que j’adore. Je réalise que je suis de nouveau en train de tomber amoureux….