Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Carnet de piste d'Alex - Nogaro 28 et 29 avril 2018

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Vendredi 27 avril 2018. J’arrive sur le circuit de Nogaro qui va accueillir la deuxième épreuve du Championnat de France de Superbike. J’ai encore en tête la belle performance du Junior Team aux 24 heures du Mans.

Le père d’Alex est là. Il m’indique que les essais libres n’ont pas été transcendants. La moto manque encore de mise au point et les pneus Dunlop ne sont peut-être pas assez performants.

Samedi matin. Je discute avec Alex qui n’a pas récupéré de la fatigue des 24 heures du Mans. Il faut dire qu’il est rentré dans la nuit du dimanche pour reprendre le travail le lendemain. Il est vrai qu’il a une petite mine. Quant à Hugo Clère, c’est encore pire, il est blanc comme un linge ; le repas de la veille n’est pas bien passé….

 




Les essais débutent à 11 heures. La piste est sèche et le temps plutôt frais. Alex rentre après 20 minutes ; « La moto ne tourne pas », tel est son verdict. Vu du bord de la piste, je l’ai trouvé effectivement sur la retenue alors qu’il est ici « à la maison ». Pierre Sambardier, le technicien d’EMC, fait un réglage de suspensions pour améliorer le comportement de la Suzuki.

Fin de la séance d’essais ; Alex rentre au box. Il me parait soucieux. « Je n’arrive pas à faire ce que sais faire ici » dit-il. « Vu comment se comporte la moto, je rentre trop tôt dans les virages et je ne peux pas à accélérer ».
Louis Rossi, qui a réussi à l’énergie à décrocher le 10ième temps, lui conseille de garder du frein sur l’angle pour progresser. Quant à Hugo, il n’a effectué que 7 tours en fin de séance et a réalisé le 18ième temps. Alex est 21ième. Devant, Guarnoni est impérial sur sa Kawasaki. Cette moto est assez extraordinaire à voir. Un monstre de puissance et d’équilibre. Erwan Nigon est juste derrière avec la Honda suivi par Kenny Foray sur la BMW.























Dans le box n°3, une longue discussion s’engage entre les pilotes et Damien Saulnier.  Alex trouve la moto trop violente sur la réaccélération après le filet de gaz. Louis indique qu’il se bat dans la cassure à droite après l’épingle du bout de la ligne droite alors que les BMW et Kawasaki  y sont impressionnantes d’aisance.  Après de nombreux échanges, il est décidé de raccourcir les motos pour qu’elles soient plus réactives sur ce circuit aux nombreuses parties sinueuses.

Le sujet pneus est également abordé et je prends conscience que la problématique est complètement différente du Promosport. Dans ce dernier championnat, chaque pilote a un train de pneus et un seul qu’il doit gérer tout au long du week-end et il n’y a qu’un constructeur (Dunlop jusqu’en 2017, Pirelli cette année). Ils sont sur un pied d’égalité à ce niveau-là.

En Superbike, trois manufacturiers interviennent et on peut assister à de réelles différences de performances entre eux. Demain, la pluie est annoncée et les données du problème risquent de changer. Mais, pour l’instant, l’heure n’est pas à l’optimisme dans l’équipe.










Pour me changer les idées, j’assiste aux essais des 600. Et ça roule fort dans cette catégorie ! J’adore toujours autant les rugissements de la Triumph et l’attaque  de Clément Stoll. Il y a également deux pilotes  espagnols présents au guidon de Yamaha tout de noir vêtues et, ma foi, ils savent s’en servir. Quero Borja accomplit quatre tours à un rythme très fort qui le placent en 1ière position provisoire dont il se fera déloger en toute fin de séance par Guillaume Antiga, Enzo Boulom et Clément Stoll.

Guillaume Pot que je suivais l’an dernier en Promosport, est 10ième. A priori, il s’est remis de sa chute aux essais des 24 heures du Mans. Voilà d’ailleurs ce qu’il indiquait sur son compte facebook « Suite à un problème mécanique au niveau du circuit de freinage sur la GSXR 1000 j’ai été contraint de sauter de la moto à environ 200 km/h. J’ai fait le pantin sur plus de 200 mètres. Je suis bien froissé. Je ressors avec une épaule déboîtée, une entorse au genou et à un doigt également sans compter toutes les courbatures....». On l’oublie parfois, mais le risque est bien là dans la course moto.













Les 1000 rentrent de nouveau en piste pour la seconde séance d’essais qui attribuera les places pour la deuxième course de demain. Vu de l’extérieur, Alex ne me parait pas relâché. Je le sens tout en retenue, alors qu’il aime et connaît bien ce circuit. J’ai l’impression qu’il n’est toujours pas à l’aise sur la moto. En fin de séance, Louis Rossi sort la grosse attaque, faisant fi  des réactions un peu brutales de la Suzuki. Résultat, il décroche un 6ième temps en 1.29.564. Hugo est 13ième en 1.29.982. Alex est 22ième en 1.31.442.






















De retour au box, il est dubitatif, la moto est plus vive, plus violente aussi. Il n’arrive pas à coordonner la phase freinage, passage en courbe, accélération. Quant à Louis, c’est simple « Pour rouler vite avec cette moto, c’est compliqué». Dans son tour rapide, il perdait les pieds des cale-pieds ! Je ne le vois pas rouler à un tel rythme toute la course.

Alex semble baigner dans le doute. Il ne comprend pas pourquoi il ne retrouve pas les sensations qu’il avait sur la même moto l’an dernier. Les réactions du train avant semblent l’inquiéter; la lecture des tracés du comportement de la fourche sur l’ordinateur est longuement étudiée et comparée avec les autres motos. Il y a manifestement un plat correspondant à une fourche en butée sur un temps trop long. Capteurs défaillants ou problème au niveau de la fourche?

Même si j’aurais préféré voir des pilotes heureux de leurs essais et de leur moto, c’est malgré tout passionnant d’écouter l’équipe en pleine recherche de réponses aux imperfections des motos. Une chose semble actée, c’est qu’il a manqué du temps et des essais hivernaux pour la mise au point des machines, chose rendue impossible par la disponibilité tardive du matériel. Mais personne ne baisse les bras et chacun à son niveau (pilotes, mécaniciens, team manager) fait le maximum pour améliorer cette moto dont le potentiel est évident.

En outre, les conditions météorologiques seront différentes demain. Il est annoncé de la pluie, par intermittence, ce qui est pour moi le pire des scénarios avec une piste changeante au gré des averses.

Dimanche. Les 600 rentrent en piste pour leur première course.
Excellent départ de Tangre mais Enzo Boulom est déjà devant dans la ligne droite avec une petite avance sur Antiga. Suivent Bulle et Stoll.
2ième tour. Enzo Boulom est visiblement le plus rapide. Clément Stoll est passé 3ième et il remonte sur Antiga.
3ième tour. Boulom poursuit sur sa lancée et Stoll revient sur Antiga. Il le passe dans le 4ième tour mais il se loupe dans la courbe Roger Dubois et Antiga reprend son bien. Boulom a 6 secondes d’avance !
5ième tour. Stoll est de nouveau 2ième. Bulle passe au ralenti dans la ligne droite.
6ième tour. Course monotone avec Enzo Boulom qui survole les débats, Clément Stoll esseulé à la seconde place et Antiga décroché en 3ième position. Ce sera la classement final.








C’est l’heure des « minots ». Dans cette catégorie des Pré Moto 3, il y a un paquet de petits jeunes qui montrent qu’il y a de la relève en compétition moto française.

Au 1er tour, Bartholomé Perrin, le 39, est en tête. Tony Ballot, parti de la 12ième position, est déjà 5ième !
2ième tour. Bartholomé semble vouloir s’échapper. Ballot est remonté 3ième !
3ième tour. Boudin et Ballot sont à la lutte pour la 2ième place mais le 39 a une belle avance. Celle-ci  se réduit au tour suivant (plus que 2 secondes).
5ième tour. La piste s’assèche. Bartholomé voit son avance fondre sur ses deux poiursuivants.
6ième tour. Ballot se fait décrocher dans la ligne droite et Boudin se rapproche de la tête ; il est nettement plus rapide dans le S du lac.
7ième tour. Boudin a quasiment recollé Perrin au freinage de l’épingle. Ils passent cote à cote sur la ligne de chronométrage ! Plus que deux tours.
8ième tour. Boudin réussit le freinage au tour suivant mais Perrin résiste et  lui fait l’intérieur dans la courbe Roger Dubois. C’est chaud entre les deux ! Ballot a dû se louper car il n’est plus que 4ième.
9ième tour. Perrin passe devant nous avec une légère avance mais, dans le dernier tour, il y a une nouvelle lutte entre les deux pilotes au freinage de l’épingle. Ce ne sera pas suffisant, Perrin l’emporte avec 6 dixièmes d’avance.








C’est au tour des 1000.

1er tour. Hugo est 10ième après un excellent départ. Louis Rossi 11ième et Alex 22ième.
2ième tour. Guarnoni, sur sa Kawasaki « missile » semble vouloir s’échapper Rossi se fait passer par deux motos dans la ligne droite et Alex passe 21ième.
3ième tour. Epingle en bout de ligne droite ;Alex  fait le freinage au pilote devant lui . Guarnoni s’en va. Suivent, détachés, Nigon, Lussiana et Foray. Hugo Clère est 123ième, Louis Rossi 15ième, Alex 20ième.
4ième tour. Alex est 19ième et il semble augmenter son tythme de course.
5ième tour. Il est 18ième. Hugo est 14ième, 3 secondes devant Louis.
6ième tour. Alex a deux pilotes en vue dans la ligne droite. Il est en train de les remonter.
7ième tour. Guarnoni se promène devant. Sa Kawasaki marche très bien et il sait s’en servir !
8ième tour. Alex a doublé deux pilotes et il se retrouve derrière Louis Rossi à trois secondes de son coéquipier. Donc 14ième, 15ième et 16ième place pour les trois du Junior Team.
9ième tour ; Alex semble baisser de rythme et se fait reprendre. Il est 17ième.
11ième tour. Guarnoni dépasse Alex dans la ligne droite. La différence de puissance entre les deux motos est impressionnante !
Au tour suivant, il perd une place.
A deux tours de l’arrivée, je vois un panache de fumée derrière une moto juste avant les S du lac. Jonathan Hugot chute sur la piste rendue glissante par la casse du moteur et Alex essaie de l’éviter. C’est malheureusement la chute pour lui. Sa moto glisse dans l’herbe. Je me précipite. Alex va bien mais Hugot reste à terre. Le drapeau rouge est sorti.

Première course peu réjouissante avec Hugo 11ième devant Louis. De retour au box, j’écoute les pilotes raconter leur course. Elle s’est déroulée sur une piste séchante et les pilotes en pneus intermédiaires ont pu remonter en fin d’épreuve. Je déteste ces conditions changeantes où il est difficile de faire le bon choix de pneus. J’espère que la prochaine manche sourira un peu plus mais j’ai le sentiment qu’il manque encore du développement à la moto pour jouer devant.








La deuxième course des 600 débute. Enzo Boulom va-t-il de nouveau s’envoler vers une victoire facile ?
C’est Clément Stoll qui fait le meilleur départ   mais il se fait dépasser par Boulom dans la ligne droite et ce dernier possède déjà deux secondes d’avance à la fin du premier tour !
4ième tour. 4 secondes d’avance sur Stoll et meilleur tour en course. La course semble déjà pliée. Guillaume Pot est 9ième.
6ième tour. La piste s’assèche et la safety car sort.
C’est reparti pour 6 tours. De nouveau, Boulom s’envole en collant 2 secondes aux poursuivants sur un tour. Bis repetita avec une course monotone et des écarts importants entre les concurrents puisque Boulom termine avec dix secondes d’avance sur Clément Stoll, 17 secondes sur Antiga et 20 secondes sur Bulle.  A vrai dire, je me suis un peu ennuyé lors de cette course. Clément Stoll ; très régulier depuis la première épreuve, passe en tête du championnat mais je pense qu’Enzo Boulom, vu le niveau qu’il a montré ici à Nogaro, va lui donner du fil à retordre.








La tension est palpable dans le box du Junior Team  avant que ne débute la deuxième course du week-end. Le technicien de Dunlop passe en parlant d’une piste en train de s’assécher, ce qui pourrait justifier le choix d’un pneu intermédiaire à l’arrière. Le choix est difficile car le temps est incertain. Il y a un peu de vent et une humidité palpable dans l’air ambiant. Décidément, le week-end est compliqué.














Les motos viennent de se ranger en pré-grille. De ma place, je ne peux distinguer le choix qui a été fait. Juste avant le trou de chauffe, un petit crachin s’installe !
C’est parti !
Dans le premier tour, Louis, passe en 8ième position, Hugo est 11ième.
2ième tour. Nigon a deux secondes d’avance sur Guarnoni. Alex est 23ième.
3ième tour. Guarnoni reprend un peu de temps à Nigon. Louis est 9ième, Hugo 11ième et Alex a gagné une place.
5ième tour. Guarnoni a repirs sa place favorite, la 1ière. Louis est menacé par Gabriel Pons. Alex est esseulé en 22ième position.
7ième tour. Hugo passe Louis au freinage de l’épingle.

8ième tour. Guarnoni a déjà 4 secondes d’avance sur Nigon . Alex revient sur un groupe de quatre devant lui.
9ième tour. Louis semble lâcher prise. Alex poursuit sa remontée.
11ième tour. La course est difficile à suivre avec des différences de temps au tour importantes. Les pneus jouent un rôle essentiel sur cette piste changeante. Louis paraît sur la réserve dans le S du lac. Berchet, très à l’aise, reprend 3 secondes au tour à Nigon pour le gain de la 3ième place.
Dernier tour. Guarnoni vainqueur devant Foray à 4 secondes et Berchet à 36 secondes. Nigon est disqualifié. Le 4ième, Gabriel Pons, est à plus d’une minute ! Une course très particulière avec des conditions climatiques qui ont bouleversé la donne en fonction du type d epneus qui a été choisi par les pilotes.

Hugo est 12ième mais a sa place sur la podium de la catégorie Challengers, comme lors de la première course. Mais cela ne suffit pas à le dérider. Alex est remonté jusqu’à la 18ième position. Il n’avait aucun feeling avec l’avant, la moto n’avait pas de grip. Quant à Louis, je le sens en colère. Il dit qu’il n’a pas su se mettre en danger et attaquer. Le doute est bien présent chez les trois pilotes.

L’euphorie des 24 heures du Mans est bien loin. Manifestement, il va falloir s’atteler à améliorer cette prometteuse Suzuki, tenter de rattraper le retard pris dans sa préparation dès le début de saison. Je suis malgré tout confiant, l’équipe est soudée et je suis sûr que chacun va oeuvrer pour trouver les solutions et permettre de se rapprocher des premières places.  

Prochaine épreuve les 16 et 17 juin à Lédenon. Mais, avant, il y aura les deux manches du championnat du monde d'endurance en Slovaquie et Allemagne.