Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Il était une première fois en Algérie - Montagnes du Hoggar

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Piste du Hoggar

La piste caillouteuse s'élève, se frayant un chemin entre les montagnes ; c'est un monde minéral qui nous accueille ; pas d'arbre, aucune trace de verdure. Notre progression est lente, occupés à éviter les cailloux les plus importants qui parsèment la piste. Au fur et à mesure de l'avancement de la journée, les couleurs passent de l'ocre au mauve ; nous nous sentons infiniment petits au milieu de ces montagnes de pierre.

Piste du Hoggar

En fin d'après-midi, le moteur de notre Honda s'étouffe, refusant d'aller plus loin. C'est légèrement angoissé que j'entreprends de déterminer la cause de la panne ; heureusement, il ne s'agit que de l'entrée du filtre à air complètement obstruée par le sable. Quel soulagement ! Peu après, la BMW d'Eric est victime d'une crevaison ; avant d'entamer la réparation, nous admirons le spectacle qui s'offre à nous ; la journée tire à sa fin et le paysage prend une autre dimension.

Nous arrivons enfin sur un petit plateau ; 10 heures ont été nécessaires pour parcourir les 80 kilomètres qui nous séparent de Tamanrasset.

Après une inoubliable nuit à la belle étoile, nous gravissons à pied les quelques centaines de mètres pour atteindre l'ermitage du Père de Foucauld.

Ermitage du père de Foucauld

Là haut, à 2800 mètres d'altitude, nous contemplons, silencieux, un superbe lever de soleil.

Lever de soleil sur l'Assekrem

Peu après, nous faisons la connaissance d'un des trois pères qui vivent là. Il est arrivé il y a 15 ans dans ce lieu qu'il a adopté. Il nous explique longuement les sentiments qui l'animent dans cet endroit reculé ; une profonde joie intérieure émane de ce personnage et nous l'écoutons raconter avec passion sa vie au quotidien. Il nous apprend que cet ermitage n'est pas le seul présent dans ces montagnes mais que les trois autres sont réservés aux personnes qui souhaitent effectuer une retraite.r Il nous raconte son travail quotidien de…. météorologiste ; en effet, il assure avec les deux autres pères le relevé des instruments installés dans ce lieu par la météorologie algérienne. Il nous explique qu'il y a un très faible taux d'humidité dans l'air et c'est pour cette raison que rien ne parvient à pousser dans ces montagnes. Exceptionnellement, en 1980, après des pluies diluviennes au cours de l'hiver, il avait eu l'immense joie d'assister à la naissance d'un magnifique jardin coloré dans la montagne avoisinante, comme si, pendant des années, les graines sous terre attendaient le moment opportun, les conditions climatiques idéales pour venir à la vie dans ce monde minéral. Malheureusement, la sécheresse de l'air ambiant n'avait pas permis à ce miracle de se prolonger très longtemps.

Nous ressentons un bien être énorme au contact de ce religieux et c'est avec regret que nous le quittons pour rejoindre Tamanrasset.

 

Piste du Hoggar

Nous retrouvons notre camping qui ressemble étrangement à un immense atelier de mécanique. Presque tout le monde s'affaire à redonner un semblant de forme à son véhicule avant la descente sur le Niger ou la remontée dans le nord du pays et les arbres sont décorés d'objets hétéroclites tels que les filtres à air en train de sécher.

Tamanrasset est une ville de garnison ; à ce titre, elle est peuplée de militaires. Malgré tout, elle possède un charme certain, peut-être car elle donne ce sentiment de se trouver loin de tout avec, au sud, la longue piste pour rejoindre l'Afrique Noire et, au nord, In Salah à 650 kilomètres. Alors que nous déambulons dans Tamanrasset, une musique aux sons très doux se répand dans les rues de la ville et nous apercevons quatre touaregs installés en retrait, le long d'un mur qui, munis d'instruments de musique traditionnels, sont tout simplement en train de jouer dans leur coin, seuls. Nous n'osons pas nous approcher de peur de les déranger mais nous restons un moment à les écouter, sous le charme de ce instant magique.