Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Il était une première fois en Algérie - Premiers pas algériens

Index de l'article

Le lendemain, nous sommes un peu tendus à l'approche de la frontière algérienne. Nous avons encore en tête les mises en garde de certaines personnes de notre entourage, encore traumatisées par les évènements de la guerre d'Algérie.

Les formalités s'éternisent dans une cohue généralisée où l'on apprend au fur et à mesure qu'il est encore nécessaire de passer par un nouveau bureau pour remplir une autre fiche. La patience est de rigueur car les rares Algériens à se plaindre sont immédiatement refoulés en fin de queue. Enfin, trois heures plus tard, munis du tampon libérateur, nous nous dirigeons vers le cabinet d'assurance d'Etat, la carte verte n'étant pas valable dans ce pays.

L'Algérien qui nous reçoit est extrêmement chaleureux, ce qui nous change des contacts avec les douaniers quelques instants auparavant. Il nous questionne sur notre itinéraire et nous propose tout naturellement de dormir chez lui, à une centaine de kilomètres de la frontière. Etant bloqué par son travail toute la semaine, il écrit quelques mots sur un bout de papier à l'attention de son frère. Nous sommes un peu désarmés devant une telle gentillesse spontanée à l'égard de personnes qui lui étaient étrangères il y a une heure. Aurions nous agi ainsi en pareille circonstance ?

Quelques heures après, nous nous présentons, un peu gênés, au frère de Salah, dans le petit village de Magrane. L'accueil est chaleureux et nous nous sommes invités à pénétrer dans la maison de la famille. Il y règne une certaine effervescence car le mariage d'un cousin est en cours de préparation. Corinne est adoptée par le groupe des femmes et soulève la joie quand elle accepte un maquillage au henné sur les mains et les pieds. Nous passons une journée de rêve en leur compagnie qui s'achève tard dans la nuit à déguster un délicieux thé à la menthe au sommet d'une dune. En une journée, notre appréhension avant d'aborder ce pays s'est envolée.

Le lendemain, nous quittons nos nouveaux amis car une longue route nous attend. Ici, le temps n'a pas la même importance que chez nous et ils nous proposent de rester une semaine entière pour assister aux futures festivités du mariage.



Algérie

Nous arrivons à El Oued, la ville aux mille coupoles. En effet, un nombre impressionnant Jardins aux alentours d'El Ouedde maisons sont recouvertes d'une coupole, caractéristique architecturale de cette région destinée, semble-t-il, à assurer une certaine fraîcheur à l'intérieur des habitations. Ces courbes s'harmonisent parfaitement avec le paysage environnant, mélange de dunes au relief peu prononcé et de palmiers plantés au fond de trous creusés dans le sable pour se rapprocher de l'eau souterraine.

Plus tard, nous traversons Touggourt. Cette ville marque le point de départ d'un grand voyage dans les années 20. En effet, c'est en 1922 que cinq auto-chenilles Citroën quittèrent Touggourt pour rejoindre Tombouctou après une traversée du Sahara. Ce périple sera suivi de deux extraordinaires aventures humaines que furent la Croisière Noire de Colomb Béchar à Madagascar et la Croisière Jaune ( traversée de l'Asie).

La route jusqu'à Ghardaïa est une longue ligne droite surchauffée parsemée de rares cafés, halte obligatoire pour le repos de la machine et de ses deux passagers. Nous sommes sous le charme de ces immensités désertiques ; quel changement par rapport à nos points de repère habituels ; ici, nous roulons pendant des heures sans voir un arbre, croiser une maison et je cherche désespérément un virage pour pimenter la conduite de notre moto. La joie est plus intérieure à sentir tout son être s'imprégner peu à peu de ce paysage sans fin.

Honda 500 VTE Algérie