Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Albanie Monténégro Croatie: balade dans les Balkans

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L’Albanie. Je me souviens très bien de ce pays que l’on disait interdit aux étrangers. En 1984, en partance pour la Grèce, je l’avais contourné alors que je traversais la Yougoslavie. Il  avait un côté effrayant lorsque l’on songeait aux habitants sous le joug d’un dictateur dont la phobie de l’extérieur était si grande qu’il avait décidé de  fermer son pays au reste du monde.

Bouches de Kotor

 

 

 

L’idée de se rendre, 27 années plus tard, dans ce petit pays aiguisait ma curiosité.

Car nous avons décidé, avec Marie, de longer la côte Adriatique, avec notre petite Manon.

 

 

 

Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, nous sommes partis avec Dédette et Jean Roland qui nous avaient déjà accompagnés, deux années plus tôt, au Maroc.

Deux motos, une voiture, en attendant le jour prochain où un side-car viendra s’installer dans le garage familial.

Le 15 septembre, nous prenons le départ pour rejoindre nos deux futurs compagnons de voyage, en Dordogne. Marie, fatiguée, me laisse le guidon. Cela tombe bien, j’adore l’atmosphère des départs, ce moment privilégié où la pression accumulée au cours des préparatifs s’évanouit, peu à peu, pour laisser la place au plaisir d’être sur la route, libre, avec la perspective de belles rencontres, de paysages nouveaux, de pays à découvrir.

L’arrivée dans le Périgord se fait par des petites routes sinueuses qui regorgent dans la région où je me sens pousser des ailes dans les successions de virages.

 

Dordogne

 

Le samedi, le chargement de la voiture et des deux motos se fait dans une douce excitation. Enfin, vient le moment du départ …. sauf que la 308 refuse tout net de faire entendre son moteur. Une batterie neuve plus tard, nous pouvons enfin décoller.

 


La route est belle entre Figeac et Séverac le Château avec ses villages, ses murets de pierre et ses nombreux virages.

 

 

 

A Rodez, j’ai un mal de tête qui s’installe et Marie choisit ce moment pour me laisser le guidon. Comme par enchantement, la douleur disparaît, ce qui me permet de conclure que la moto, en plus du plaisir qu’elle apporte, a de réelles vertus thérapeutiques et devrait être remboursée par la sécurité sociale!


Nous rejoignons une des plus belles autoroutes de France, gratuite de surcroît, au sud de la Lozère. Nous roulons entre 600 et 900 mètres d’altitude, traversons le plateau du Larzac et terminons, un peu tard, la journée dans un hôtel un peu triste de la banlieue de Montpellier.

Le troisième jour, nous ne quittons pas l’autoroute. Pourtant, je ne me suis pas ennuyé. D’abord, un départ sous un ciel menaçant, puis ce sentiment d’humidité croissante que l’on ne peut ressentir, enfermé dans un habitacle. Enfin, la pluie, forte, le bonheur  de rouler était bien présent.  
Premier constat : le pare brise du petit mono protège bien …. la sacoche de réservoir, beaucoup moins le pilote.
Deuxième constat : mes vieilles bottes Soubirac de 17 ans d’âge et de nombreux voyages dans le cuir, se révèlent toujours étanches.
Puis, le ciel s’éclaircit, le paysage passe des vignobles aux rochers de couleur ocre de la montagne environnante.

 

 


Enfin, lors de l’entrée en Italie, l’autoroute virevolte au dessus de la mer, d’un viaduc à un tunnel. Pas le temps de s’ennuyer sur ce tronçon variée.
Je me stabilise à 7500-8000 tours/minute. Le moteur se révèle vaillant et autorise des dépassements francs pour se dégager de la circulation parfois dense.

Arrivée à Savona, sur la Plaza del Popolo où nous trouvons une charmante Albergo pour dormir. Au programme de la soirée, une petite balade sur la plage au coucher de soleil, un bon repas avec quelques poissons pour le plaisir des estomacs dans une pizzéria et une nuit récupératrice.

 Savona

Savona Italie

Savona Italie

Savona Italie

Savona Italie

 

 

Nouvelle étape autoroutière que Marie, peu adepte de la circulation très « camionesque », me laisse le soin de parcourir au guidon de notre moto. Je la trouve vivante, cette autoroute, mais elle ne tolère pas une conduite rêveuse et approximative. Non, il faut rester concentré pour ne pas subir le trafic.
La petite Honda doit parfois se sortir les tripes pour s’éloigner de certains groupes de camions et voitures trop entreprenants et monte allègrement en régime à 130-140 km/h.
La pluie s’invite, puis le vent. Bref, une étape physique comme je les aime car l’ennui n’est pas de la partie.
Nous trouvons une hôtel à Padova, dans une belle ruelle pavée, tout près de la basilique Saint Antoine que nous visitions, à la tombée du soir. La fatigue s’installe doucement. Déjà plus de 1500 kilomètres parcourus.

 

Padova Italie

Padova Italie

 

 Le lendemain, Marie a l’honneur d’être au guidon pour la très belle arrivée au port de Venise, en logeant la lagune, sous le soleil matinal d'automne.

 

 Départ de Padova

 Venise

L’entrée dans la cale du bateau est un moment un peu spécial et aussi très bruyant, dans les vrombissements des moteurs qui rebondissent sur les parois métalliques, beaucoup trop au goût de Manon qui est un peu effrayée.

Un Autrichien vient se garer avec une vieille Moto Guzzi Falcone. J'engagerais bien la conversation avec lui mais son regard froid et dur semble me l'interdire. Tant pis, je me contenterai d'une photo de la belle, moins revêche que son propriétaire!

 

  Moto Guzzi Falcone

 

 

Le ferry sort lentement dans la lagune, longe au ralenti Venise. La vision de cette ville mythique du bateau est superbe et nous en profitons en restant longuement sur le pont.

 Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

 

Puis, c’est un état un peu léthargique qui s’installe, chacun vaquant à ses occupations lors de cette transition de 24 heures entre l’Italie et la Grèce.
La mer est très calme et, régulièrement, nous apercevons la côte Adriatique que nous longeons, avec de multiples îles avoisinantes.
Cette douce ambiance m’inspire et je trouve un  coin de bateau isolé où je joue quelques airs d’accordéon face à la mer.

 



 

Le débarquement à Igoumenitsa a un goût particulier car seule une partie des passagers descend.  Et, effectivement, nous assistons au départ du ferry alors que nous n’avons pas encore achevé de nous préparer.

 

Débarquement à Igoumenitsa Grèce



Débarquement à Igoumenitsa Grèce

 

 

 


 

Un frémissement intérieur me parcours lors de premiers tours de roues sur la route déserte menant à l’Albanie. La frontière est passée rapidement et Manon parvient à faire sourire les douaniers, ce qui est assez rare dans ces lieux peu propices à l’euphorie !

Les premiers kilomètres se font sur une route encaissée très belle …. jusqu’aux travaux en cours. Pour résumer la situation, tout a été fait, sauf le revêtement, ce qui donne une piste, large certes, mais une piste quand même avec, parfois, des trous, plus ou moins profonds. Le petit mono, grâce à son faible poids, s’y révèle à l’aise. Jean Roland est un peu plus à  la peine avec sa « grosse » moto.

Personnellement, j’aime ces étapes où tout est nouveau, où les sens sont en éveil, prêts à la découverte. Aujourd’hui, il y a la vision étrange de nombreux blockhaus, de taille différente, réminiscence d’un passé pas si lointain où un dictateur, Enver Hoxha,  a isolé son pays du reste du monde jusqu'à la chute du régime communiste en 1991, en menant d’une main de fer sa population.

 

 Albanie

Albanie

 

Quelques troupeaux de chèvres, un paysan avec son âne qui l’attend, un paysage aride,  une carrière d’où s’échappe une fumée noire, un pont non jointé,  l’Albanie nous offre une image rurale, éloignée du modernisme.

Nous arrivons, à allure réduite donc, à Saranda, en bordure de mer où nous dénichons un hôtel charmant et bon marché. Le repas du soir se fait dans une ambiance chaleureuse avec la serveuse. Je commence à aimer ce pays.

 

Albanie

 

 

 

Vendredi 23 septembre 2011. Nous nous reposons à Korcë .

Il y a des étapes au goût différent. Par leur intensité. Parce qu’elles sont simplement en phase avec le voyage tel que je l’entends. C’est le cas des 250 kilomètres entre Saranda et Korcë. Ici, route de montagne semble être synonyme de semi route ou route-piste ou encore route défoncée, au choix. Une moyenne, hors arrêts de 35 km/h. J’ai le souvenir des écrits de Nicolas Bouvier qui, dans son livre « L’usage du monde » a si bien su faire l’éloge de la lenteur, justement sur les routes slaves.
Et c’est vrai que sur cette route, cette lenteur m’a permis de mieux voir, sentir, d’être un peu avec ces paysans en train de semer à la main, avec cette fermière tirant ses deux vaches, avec ces jeune écoliers qui nous ont salués. J’ai pu voir la pauvreté suinter des murs délabrés de certaines maisons, la rudesse de la vie sur les visages des femmes et hommes croisés. Korcë, notre étape, semblait presque s’éloigner au fil des divagations de la route et elle avait un délicieux goût de « petit bout du monde », avec ce merveilleux sentiment d’aller vraiment très loin.


La Honda s’est révélée être une compagne idéale dans de telles conditions où sa légèreté et sa maniabilité étaient bien plus importantes que la puissance. Elle se dirigeait avec facilité dans les virages les plus serrés et acceptait sans sourciller les chocs répétés.


Et, cerise sur le gâteau, à ce rythme paisible, la consommation est descendue à 2,4 litres aux 100.

 Albanie

Albanie

Albanie

Albanie

Albanie

Albanie

Albanie

Albanie

 Albanie

Albanie

Albanie

Lors de cette journée de repos, nous rencontrons Nadia, que j’avais eu l’occasion de voir à Pau, avec Théodore, son mari. Parlant très bien le français, elle nous accueille chaleureusement et nous trouve ce qu'elle appelle, à raison, le meilleur hôtel de la ville, qui est en fait un appartement dans un quartier calme de Korcë.   Elle nous permet de mieux comprendre son pays qui semble avoir bien des difficultés à passer de l’ancienne dictature à la démocratie. Les inégalités y sont profondes comme le montre le parc automobile hétéroclite, avec les vieilles voitures côtoyant les 4X4 démesurés.

La ville  est agréable, avec des Albanais discrets et serviables. Il y règne une atmosphère paisible et nous y passons deux nuits.

 

Korcë Albanie

Korcë Albanie

Korcë Albanie


Korcë Albanie

Korcë Albanie

 

Le deuxième soir, alors que nous marchons, avec Nadia et Théodore, dans les rues de la ville, nous passons devant une moto superbement préparée que j'ai un peu de mal à reconnaître. C'est une BMW 250, fabriquée dans le début des années 50. Le jeune Albanais qui a transformé cette moto est un passionné et je le félicite pour la qualité de sa réalisation.

 

BMW R 25 albanaise

 

 

 

 



A la demande expresse de la partie féminine du groupe, beaucoup moins séduite que les deux motards par le charme des routes chahuteuses de cette zone de montagne, nous décidons alors de nous rapprocher de la côte. Après avoir longé le vaste lac d’Orhid, nous découvrons (enfin !) un revêtement récent superbe où je ne peux m’empêcher de hausser le rythme après avoir laissé mes compagnons partir en avant pendant un arrêt photo. Les pneus Bridgestone BT 45 installés vont comme un gant au petit mono qui penche avec enthousiasme dans la succession de virages.

Lac d'Ohrid

 

Le parc automobile est essentiellement constitué de Mercedes de toutes sortes. mêmes les auto-écoles en ont. elles sont rarement très récentes , sauf pour certains qui semblent avoir habilement (je n'ai pas dit honnêtement...) intégré le nouveau régime après la chute du communisme.

 

 

 

 

 

Nous terminons la journée dans la ville balnéaire de Durrës où la chaleur est bien présente. Il y a une fête foraine près de la plage et elle a un charme désuet, avec des attractions d’un autre âge.

Le matin, nous sommes réveillés par l’appel à la prière, puis, plus tard par les cloches de l’église. Preuve d'une cohabitation paisible entre chrétiens et musulmans? Pourtant, Nadia avait été beaucoup moins optimiste sur le sujet. 

 

Nous faisons une halte à Crujë qui nous laisse une impression mitigée. Beaucoup de touristes dans cette petite ville logée dans un cadre majestueux, dominée par les falaises et le château fort récemment rénové.  

Crujë Albanie

Crujë Albanie

 

 

Je me sens bien en Albanie. J’aime ce mélange d’Orient et d’Occident.  Et la gentillesse des Albanais est agréable au quotidien.

La route est un peu monotone ce jour là, quoique le comportement un peu anarchique de certains conducteurs permet de rester éveillé. Ainsi que celui de trois motards Autrichiens qui nous dépassent dans un déluge de décibels, avec une conduite d'une rare voilence. Quelques heures après, nous les retrouvons dans le petit hôtel que nous convoitons, mais ils ont pris les dernières places de libres. Pendant que je discute avec la gérante qui cherche une solution de rechange pour nous, je vois ces trois motards garer avec autorité leurs gros cubes sur la pelouse de l’hôtel et s’installer à une table pour boire une bière. Auparavant, l’un d’entre eux avait à peine daigné répondre à mon bonjour. Heureusement que ces comportements sont rares chez les voyageurs car cette attitude conquérante est particulièrement choquante et irrespectueuse pour les habitants. Par chance, le propriétaire du restaurant nous trouve une solution de rechange et nous emmène dans une maison où la propriétaire accepte de nous héberger.

Arrivés dans sa demeure, nous sommes éblouis par cette vieille bâtisse où règne une  atmosphère délicieuse. Pierre et bois se marient à merveille ; l’endroit est chargé d’histoire et, d’ailleurs, le lendemain matin, la propriétaire, une dame adorable, nous montre la photo de celui qui a vécu ici, un pacha, gouverneur du Liban de 1883 à 1892 : Pashko Vasa Shkodrani dit "Vasa Pacha" (1824-1892) . De confession catholique, il écrivit des poèmes qui seront publiés après sa mort, poèmes prônant  l'unité nationale albanaise au-delà des différences religieuses.



Un tel cadre ne peut que m’inspirer et mon petit accordéon quitte son sac pour arroser les quartier de quelques valses et airs traditionnels.

 Shkodër Albanie

Shkodër Albanie

Shkodër Albanie

Shkodër Albanie

Shkodër Albanie

Shkodër Albanie

Shkodër Albanie

Shkodër Albanie

Skhodër

 Skhodër

Pashko Vasa Shkodrani

Skhodër Albanie

 

 

 


 

Je me sens tellement bien ici que j’essaie de convaincre mes trois compagnons de voyage de rester une journée supplémentaire. Peine perdue, aujourd’hui, c’est décidé nous rentrerons au Monténégro.  
Et, pour moi, ce sera au volant de la 308 et non au guidon du petit mono. Vu que Marie, peu encline à goûter les trous et bosses des routes albanaises m’a laissé ce plaisir durant toute la traversée de ce pays, j’aurais mauvaise grâce à me plaindre de mon sort.



 

J’ai un petit pincement au cœur en quittant l’Albanie, un pays très attachant où j’aimerais retourner.

Dès notre entrée au Monténégro, les changements sautent aux yeux ; une végétation fournie, une nature qui semble plus préservée, des routes moins aléatoires et la fin du fossé que l’on ressentait entre les très riches et les très pauvres.

Nous longeons la splendide baie de Kotor alors que le soleil décline; un pur joyau. Nous la contournons, au pas, sur une route très étroite. La vision de ce bras de mer, dominé par les montagnes est un moment exceptionnel. Nous avons la chance de trouver un petit appartement à prix modique au dessus de la maison des propriétaires où nous pouvons goûter l’atmosphère paisible de l’endroit.

La vie très rurale s’organise avec le transport à la main du lait de la traite des vaches, et les arbres fruitiers et champs accrochés à la montagne.

Le lendemain, nous poursuivons la découverte du site à un rythme très calme tant les sens sont en éveil devant la beauté des lieux.

Bouches de Kotor Monténégro

Bouches de Kotor Monténégro

Bouches de Kotor Monténégro

Bouches de Kotor Monténégro

Bouches de Kotor Monténégro

 Bouches de Kotor Monténégro

Bouches de Kotor Monténégro

 Bouches de Kotor Monténégro

Bouches de Kotor Monténégro

 

 


 

 

Nous continuons à longer la côte Adriatique qui offre à tout moment un beau spectacle tant elle est morcelée. Marie a l’air de se régaler au guidon malgré les 31 degrés ambiants. Quant à Jean Roland, fidèle à son habitude, il a le sourire en permanence, heureux de chevaucher sa Suzuki dans ces belles contrées ;  Dédette, elle, fait quelques rares séjours à l’arrière de la selle de la Bandit, qui suffisent à son plaisir. Bref, chacun trouve son rythme. Quant à Manon, elle nous étonne par sa joie et sa bonne humeur malgré les longues heures passées dans son siège auto.

Dubrovnik Croatie

Dubrovnik Croatie

 

 

 

 

Nous décidons une pause de deux nuits près de Trogir, magnifique ville médiévale de Croatie, inscrite depuis 1997 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Je profite de cette halte pour réparer la Honda dont l’admission est complètement bouchée. Heu, non, je me trompe, une Honda ne tombe pas en panne, c’est la clarinette de Marie qui a des petits problèmes de respiration et que j’opère, des heures durant avec un matériel à la pointe du progrès : les ciseaux de mon couteau suisse, une pince à épiler et une broche  prêtée par l’hôtelière ! Le combat est rude mais je finis par en sortir vainqueur !

Trogir Croatie

Trogir Croatie

 

Trogir Croatie

Trogir Croatie

Trogir Croatie

Trogir Croatie

 

 

 

 

Avant de quitter la Croatie, je propose une visite de Plitvice, un site naturel que j’avais beaucoup aimé, il y a 27 ans.  Nous suivons tout d’abord la côte qui est toujours un ravissement pour les yeux et rejoignons la moyenne montagne.

Primosten Croatie

Il y a un camping près du site où l’on peut dormir dans des petits chalets en bois, simples, mais propres en utilisant les sanitaires communs.

Ce parc national qui vaut le détour est constitué d’un ensemble de seize grands lacs, reliés entre eux par de nombreuses cascades ou de petites rivières. La nature y est laissée à l’état sauvage, en dehors de quelques chemins en rondins de bois. Malgré un nombre important de visiteurs, il est agréable de se promener dans ce lieu préservé où l’eau est d’une clarté impressionnante et la végétation luxuriante. Nous n’avons pas le loisir de rencontrer les loups et ours qui vivent dans cette belle région, au grand dam de Manon qui se contentera d'un autocollant avec une photo de loup pour compléter son carnet de voyage.

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

Plitvice Croatie

 

 

 

 

Avant de rejoindre l’Italie, nous décidons de passer une dernière nuit en Croatie. Nous rejoignons la côte sur une route de montagne déserte, égayée par des ruches multicolores. Soudain,nous apercevons un champ rempli de  banderoles rouges  et un homme en tenue de cosmonaute. Devant, un panneau très explicatif mentionne que c’est une zone de déminage. Cette guerre récente aux portes de l’Europe d’alors se rappelle à notre bon souvenir. Les traces d’impacts sur de nombreuses maisons et les constructions récentes finissent de nous rafraîchir la mémoire.      

Nous atteignons Rijeka et longeons ce qui ressemble à la Côte d’Azur, un ensemble d’hôtels luxueux, de magasins non moins ostentatoires et de jeunes femmes dénudées.

Auparavant, nous avons traversé Opatija, et j’ai aperçu quelques vieux gradins en pierre qui devaient certainement être ceux du circuit où se déroulèrent jusqu’en 1977 les championnats du monde de moto. Une époque où je roulais sur un 50 cm3 et où je m'extasiais devant les performances des pilotes de Grand Prix.



Plus tard, avant d’arriver au terme de notre étape, Pula, nous apercevons de nombreuses maisons à l’architecture très « communiste », avec à proximité, de vieilles usines.


Après bien des discussions avec  l’homme chargé de l’accueil de l’hôtel de Pula, nous arrivons à obtenir pour un prix raisonnable une chambre trois-quatre places transformée en cinq places avec Manon. Ce vieux bâtiment a du recevoir des clients bien plus prestigieux que nous mais, malgré son âge, il conserve ce charme propre aux vieux immeubles qui semblent avoir tant à nous raconter. Ces plafonds très hauts, ses grands tapis, son escalier d’une largeur XXXL lui donnent une atmosphère un brin désuète qui fait passer le moindre Formule1 français pour une minable cage à lapins.

Pula

Pula

Pula

Alors que je rentre coucher Manon, je rencontre un motard Hongrois qui semble bien embêté, et pour cause. En manoeuvrant sa moto, une Suzuki 650 VStrom, il a cassé net l’embout du sélecteur contre une jardinière. Plus tard, je viens le rejoindre avec ma trousse à outils et ses « pansements », à savoir un peu de fil de fer, un rouleau de scotch américain, quelques colliers et vis et écrous ainsi qu'une entretoise en caoutchouc emportée au cas où. Et, c’est avec ces cinq ingrédients que je parviens à lui confectionner un embout de sélecteur. L’infortuné motard reprend des couleurs et moi, reconnu par mon entourage pour mon incompétence mécanique, je me sens tout fier de ma réparation de fortune. Et heureux d’avoir pu dépanner ce sympathique Hongrois.

Dernier jour en Croatie, nous croisons de plus en plus de motards Italiens, Autrichiens, Allemands qui semblent venir régulièrement dans ce pays voisin et on peut les comprendre devant la beauté de cette région.

 

 


 

Le voyage tire à sa fin lorsque nous pénétrons en Italie. Heureusement, nous le terminons en beauté en restant deux nuits à Venise où nous trouvons un hôtel pas trop cher ( chambre à quatre places). Car, ici, il faut se préparer à ouvrir régulièrement son portefeuille. Le parking à 25 euros la nuit ( voiture ou moto, c'est le même prix), transport urbain par bateau coûteux, restaurant avec des plats apparemment raisonnables mais n'incluant pas l'accompagnement.

Mais, Venise, c'est bien plus que cela. C'est une ville extraordinaire dans laquelle règne une atmosphère unique Cela se ressent et se vit à chaque pas dans les ruelles. C'est un endroit hors du temps qui vous envoûte en douceur.  

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

 Venise

Venise

 

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

Venise

 

Venise

 

 

 Le voyage s'achève avec trois jours très autoroutiers  car la date de reprise du travail approche à grands pas.

 Viaduc de Millau

 

C'est l'heure où l'on commence à faire le bilan. Pour Marie, il y eut trop d'intensité dans le voyage, pas assez de moments pour se poser, profiter des endroits traversés.

Il est vrai que 5400 kilomètres pour trois semaines de route, cela fait beaucoup et permet peu de temps de repos. Pour ma part, mon caractère de nomade s'est satisfait de ces étapes où l'on n'a fait qu'effleurer les pays et leurs habitants.

J'étais heureux , chaque jour, de prendre la route, et jamais je n'ai autant ressenti ce bonheur si simple et si intense d'être au guidon de sa moto et de découvrir, chaque jour, au fil des kilomètres, ce qui m'était  jusque là inconnu, un paysage, une ville, une scène de la vie.

La moto est bien plus qu'un moyen de locomotion. C'est une machine à bonheur!

D'ailleurs, à peine ce voyage terminé, il y en a un nouveau qui frappe à la porte. Si nous arrivons à le réaliser, en 2013, Marie retrouvera le sourire car nous aurons alors 14 semaines pour l'accomplir.

L'itinéraire est en train de murir doucement.

Quant aux moyens de transport, il y en a un qui vient juste d'arriver.

 

 

Il n'y plus qu'à trouver le deuxième pour accompagner l'imposant attelage. A priori, une nouvelle Honda 250 pour succéder au petit mono.

 

 

Qu'il est doux de rêver....