Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Une petite virée sur les bords de la mer rouge: impressions de voyage - Turquie (le retour)

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TURQUIE: LE RETOUR




1/ Impressions de voyage de Christian
 

 

 

Fin de journée: arrivée au Krak des Chevaliers, un château construit par quelques milliers de malades mentaux envoyés par un roi pour reconquerir la terre sainte. Au nom de la religion, ils ont tué, pillé....et ont construit un château qui, je dois le reconnaitre, a fière allure, si l'on oublie les circonstances de son édification.

Syrie Krak de chevaliers

 

Syrie Krak des chevaliers

 

Lien de cause à effet, j'ai été frappé par le nombre de femmes non voilées, habillées à l'européenne, dans les villages alentour. La communauté chrétienne semble très bien installée ici et il est surprenant de découvrir, ça et là, des églises.

Aujourd'hui, nous sommes rentrés en Europe.... ou presque. Il faut dire qu'après le Moyen Orient, la Turquie a des allures très modernes. La frontière mérite le titre de douane quatre étoiles, à l'unanimité. Cadre verdoyant, montagnes alentour, personne à part nous... et deux motards qui rentraient en Syrie. Fonctionnaires sympathiques (si, si, ça existe!!), parterres de fleurs, oiseaux qui nous berçaient de leur chant.

Nous nous sentions tellement bien que nous n'avons même pas pensé à rouspéter quand, une fois les formalités accomplies, on nous a dit que, pour le coup de tampon final, il fallait attendre le chef, qui était en train de manger!

Et, cerise sur le gâteau, on ne nous a pas demandés le moindre centime!

Oui, vraiment, une grande journée!!

 

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 Ankara:

Soudain, le panneau affiche le nombre de 60; puis, les chiffres s'égrennent lentement 59, 58. Tout est calme mais une certaine tension est déjà palpable...

Quand le 20 apparait, certains ont du mal à cacher leur excitation et commencent à avancer, discrètement, en jetant un oeil à droite, à gauche. A 10, les yeux sont rivés sur le feu, les moteurs se mettent à vrombir; 5, plus rien d'autre n'existe que cette ligne de départ, 4, 3, 2, 1; certains ont volé le départ et s'envolent en tête du grand prix de.... heu pardon du démarrage au feu d'Ankara. Car, dans la capitale turque, au même titre que dans d'autres villes du pays, les feux possèdent leur chronomètre qui vous dit combien de temps il vous reste à attendre avant le feu vert. Et, effectivement, dans certains cas, on croirait assister au départ d'une course, avec quelques piétons suicidaires qui vérifient leur degré de forme en tentant à la dernière seconde la traversée fissa-fissa de la rue. On ne s'ennuie pas ici!

Nous avons passé deux jours a Ankara où j'ai retrouvé avec grand plaisir Medar et Virginie qui m'avaient deja accueilli il y a trois ans alors que je tentais, non sans difficulté, de me faire ouvrir la porte iranienne. Deux jours de détente pour les deux motards et une bonne vidange bien méritée pour les motos apres 11000 kilomètres parcourus.

Turquie Ankara

 

Turquie Ankara

 

Turquie Ankara

 

 

 Nous sommes actuellement sur les bords de la mer noire, qui mérite son nom aujourd'hui avec un temps gris pluvieux. Notre plan camping est tombé à l'eau (...) et nous avons opté pour une petite pension. Sage résolution quand le déchargement des bagages se fait sous une pluie battante!

D'Antioche à Atchacodja, notre étape d'aujourd'hui, c'est le mot douceur qui me vient régulièrement à l'esprit pour décrire ce pays. Douceur des habitants, mêlée de tranquillité et de gentillesse, et c'est toujours avec le même plaisir que je parcours la Turquie.

Douceur des paysages aussi. Pourtant, les montagnes sont omniprésentes mais elles s'offrent au regard à travers des formes tout en rondeurs, s'élèvent parfois très haut sans en donner l'impression; la route grimpe progressivement, mine de rien et, sans qu'on s'y attende, un panneau indique une altitude de 1600 mètres; puis, on roule sur des plateaux aux multiples tons de vert, avec, de temps en temps, quelques peupliers effilés dont le feuillage brille au soleil. Par ci par là, un village, lové contre les flancs de la montagne avec son minaret pointant vers le ciel; des cigognes, parfois, qui ont l'air de beaucoup apprécier le climat turc, des tortues également qui traversent la route à leur petit train de sénateur.

Sans qu'on s'en rende compte, le paysage change; après les plateaux arides d'Anatolie centrale, de belles forêts sont apparues, avec des pentes au relief plus accidenté, des maisons de bois. J'ai cru retrouver le Vercors alors que nous nous dirigions vers la côte de la Mer Noire; Marie, quant à elle, a conclu que, après avoir vu de tels paysages, il était peut-être inutile de passer par la Suisse...

C'est alors que nous sommes entrés dans le village de Safranbolu, un bijou reposant au creux d'une vallée. Magnifique! De vieilles maisons ottomanes en bois, des rues recouvertes de pavés usés par les siècles, des remparts un peu plus haut d'où nous avons regardé le soleil disparaitre lentement. Et, une petite pension où la chaleur humaine et la bonne humeur étaient de règle. Bref, une étape sur une route de rêve qui s'est conclue magistralement. Il y a des jours, comme celui-là, où l'on sait pourquoi on voyage...

Le soir, un des fils de la pension a sorti son saz, et a joué une musique de toute beauté; il nous a dit qu'il jouait, soit en suivant les notes, soit en écoutant son "feeling" et, là, il nous a montré un numéro extraordinaire; bien des jazz men pourraient en prendre de la graine!

Il m'a ensuite proposé de l'accompagner à la guitare; j'ai préféré aller chercher mon petit Stelvio. Marie n'a pas résisté et sa flûte est sortie de son étui. Il a alors amené son tambourin; avec sa culture musicale orientale, il battait le rythme d'une manière tellement différente de celle de notre maître vénéré, Jean-Marc, notre illustre professeur d'accordéon ( j'ai intérêt à le caresser dans le sens du poil, je le revois dans quelques semaines aux cours d'accordéon!) . Nous avons eu une confirmation, la Danse de l'Ours s'exporte bien; quand nous avons eu terminé ce morceau, un Japonais a continué à le chantonner, visiblement sous le charme.

 

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Hier, de nouveau une belle étape (décidément, nous sommes gâtés) sur une route qui a rayé le mot "ligne droite" de son vocabulaire avec, à l'arrivée, le petit village de Tchacraz, en bordure de mer.

Et, aujourd'hui, nous avons eu la bonne idée (!) de prendre un raccourci. Résultat, 60 kilomètres sur une route qui mérite plutôt le nom de piste tant elle est cassée, défoncée, rafistolée. La Transalp grinçait à qui mieux mieux et je suppose que la petite Varadero était logée à la même enseigne. Vitesse maximum ( et encore pas longtemps!): 50 kilomètres/heure. Nous traversions quelques hameaux perdus dans cet univers boisé, sauvage, de toute beauté. Entre deux trous ou deux bosses, le regard s'attardait sur ce paysage magnifique. Merci Dame Nature de ce nouveau cadeau!

La Turquie nous colle a la peau et nous prévoyons d'arriver après demain a Istanbul pour trois jours au moins.

Apres, il sera peut-être temps de remonter vers le nord.

Chaque chose en son temps....

 

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Le matin était frais au départ d' Atchakodja. Tout de suite, la route à quatre voies disparut, oui, c'est le mot, et nous sommes rentrés dans un univers peuplé d'arbres, de bosquets. La route étroite se glissait tant bien que mal dans ces forêts de noisetiers, distillant au passage quelques chocs à nos vertèbres déjà fatiguées par les milliers de kilomètres parcourus.

Régulièrement, nous croisions des vaches en liberté sur ce tronçon. Les villages, les hameaux plutôt, donnaient un sentiment de pauvreté; peut-être était-ce dû au temps maussade qui nous accompagnait, mais les maisons paraissaient bien fatiguées avec des façades en bois usées par les années.

Plus nous nous enfonçions dans ces terres et plus javais l'impression d'une étape dans un autre monde. La pluie s'etait invitée et avait amené avec elle le brouillard qui rendait l'atmosphère mystérieuse. La végétation était par endroit si touffue que le mince ruban de goudron disparaissait de notre vue.

Puis, il y eut l'arrêt dans ce petit café où l'accueil fut plutot distant. Les hommes semblaient tuer le temps, en attendant que cette journée maussade se termine; beaucoup avec la veste de costume fatiguée sur le dos. Un papy s'endormait près du poële, appuyé sur sa canne. Une ruralité profonde et rude; voilà comment je decrivis la scène à Marie qui eut du mal à comprendre ce que je voulais dire....

Turquie près de la mer noire

 

Etape physique donc, sous cette pluie, mais de toute beauté, de celles qui reste gravées dans la mémoire tant elles sont intenses.

Il n'y a pas une Turquie, mais des dizaines de Turquie, pays aux multiples facettes qui nous réserva bien d'agréables surprises durant notre séjour. Moi qui croyais connaitre un peu ce pays, je le découvris chaque jour.                                        

 

Le lendemain, les motos nous attendaient, imbibées d'eau. Un crachin persistant nous accompagna jusqu'à Istanbul, avec une brume omniprésente. Autant dire que le départ à 6 heures du matin avait un goût très particulier! Mais, la perspective d'une arrivée un dimanche de bonne heure dans la capitale avait fait pousser des ailes à Marie qui appréhendait la circulation d'Istanbul.

Bon plan car nous avons eu assez à faire avec les panneaux absents, les travaux incessants, les rues boueuses, les trous et autres amabilités des ponts et chaussées turques. Bref, deux heures de route pour faire 70 kilomètres mais que ce fut dur!

 

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Depuis trois jours, nos montures, un brin crasseuses, se reposent et nous, nous marchons, marchons à la découverte de cette ville fascinante qu'est Istanbul. Mosquée bleue, Sainte Sophie, Palais de Topkapi, vieux bazar, bazar égyptien, scènes quotidiennes de la rue, nous ne nous ennuyons pas au cours des trop courtes journées.

Etonnamment, la ville est très vivable, aérée, calme. Non, non, je ne parle pas de Tarbes un dimanche après-midi mais de cette ville qui m'avait impressionné par son incessant grouillement de véhicules et de personnes lors de ma première visite en 1988. Maintenant, un tramway très moderne a remplacé les bus asthmatiques et, ma foi, on s'y sent tres bien.

La petite pension qui nous accueille est très chaleureuse et l'on est aux petits soins avec nous. Ce matin, nous avons eu droit au petit déjeuner sur la minuscule terrasse ( deux places seulement!) avec vue sur la mer de Marmara. Des pensions comme celles là valent tous les palaces du monde. Nous avons même eu droit au passage de trois dauphins qui semblaient nous souhaiter une bonne journée.

Istanbul notre hôtel

 

Istanbul notre hôtel

 

 

Turquie Istanbul

 

Turquie Istanbul

 

Turquie Istanbul

 

Turquie Istanbul

 

Ce soir, j'ai comme un petit pincement au coeur car, demain, nous quittons l'Orient où nous avons passé un bon bout de temps et qui est si attachant. La Bulgarie devrait nous recevoir en coup de vent avant que nous consacrions un peu plus de temps à la Roumanie.

Au fait, j'ai un petit billet d'humeur à l'encontre de Miss Varadero. Elle possede un p..... de b..... de filtre à air a la c.. A Ankara, sérieux comme peut l'être un mecano hors pair ( heu.... hors jeu, je voulais dire), j'ai suivi les instructions de la revue technique à la lettre avant d'en convenir: les conseils des copains mécanos ( salut Bruno et Christophe) étaient judicieux. N'empêche, devoir démonter un réservoir, un tableau de bord, un carénage et diverses bricoles en plastique pour changer un filtre à peine sale, cela me parait beaucoup! Surtout quand on n'est pas très sûr de soi! Cela a permis à Marie de me voir en colère; ça l'a changé, moi qui suis toujours d'une humeur égale ( ah, non, vous êtes sûr?).

La journée se termine lentement, nous allons flâner sur les bords du Bosphore ( je sais, ça fait rêver!), avant de tenter de passer un bonne nuit. L'arrivée en masse de supporters de Liverpool pour, semble-t-il, un grand match de football, me fait craindre le pire quant a l'animation nocturne. Bouchons d'oreilles obligatoires cette nuit!

Turquie Istanbul bosphore

 

Turquie Istanbul

 

 

 

 

 

 2/ Impressions de voyage de Marie

 

 

Passée cette frontière glauque entre le Liban et la Syrie, nous avions comme objectif le Krak des chevaliers. Malgré quelques hésitations de parcours et un vent de face, le Krak finit par se montrer.Je n'étais pas follement enthousiaste à l'idée de voir ce château franc...j'avais tort !

Je m'imaginais une énorme bâtisse austère, vide et froide. C'est immense, ça c''est vrai. (4000 personnes vivaient dedans du temps de sa splendeur). Ce qui m'a plu, c'est qu'il est si bien conservé qu'on s'y croirait ! J'ai imaginé dans les immenses pièces des tas de gens parlant très fort, faisant bouillir la soupe (ou la poix) dans des marmites énormes, etc... C'est plein de recoins sombres, de trappes, de passages secrets et de carrefours...on aurait presque peur de perdre son chemin et de se retrouver 8 siècles plus tôt !!!

Evidemment, il est fort bien situé, sur une colline d'où l'on voit très loin... jusquà la mer ou les montagnes du Liban.

C'était en fin de journée, la lumière était très belle, il y avait peu de monde, les conditions idéales ! La Vara était restée a l'hôtel à quelques kilomètres de là ; elle avait eu peur du dénivelée et des virages en épingle, et puis, surtout, elle était un peu fatiguée...

Syrie Krak de chevaliers

 

Syrie Krak des chevaliers

 

Syrie Krak des chevaliers

 

 

Pour l'étape d'aujourd'hui, nous avions décidé de ménager nos montures : autoroute jusquà Latakie. Oui je sais, ça semble pas marrant comme ça, mais c'est l'autoroute avec les camions et les mobylettes à contresens et le troupeau de moutons sur le bord !!!

Une petite montée jusqu'à un col à 1200m pour attraper la frontière. C'était aussi un autre visage de la Syrie, que nous ne connaissions pas : une Syrie vallonnée, puis montagneuse, toute verte, et des habitantes habillées comme vous et moi !

Le passage de la frontière Syrie-Turquie fut un vrai plaisir : d'un calme jamais vu, très peu de monde, un beau cadre en pleine montagne, des fleurs, rien à payer...et puis du côté turc, le douanier en chef étant parti manger, on a même eu le temps de se manger un bout de pain et de déplier la carte de Turquie ainsi que le guide avant que l'ultime coup de tampon ne soit donné !Une douane que l'on vous conseille donc, surtout après avoir connu celle qui est près d'Alep où c'était la folie ! Il faut juste éviter l'heure du déjeuner...

Enfin, la Turquie, abordée par ses hauts plateaux entre verdure et terre rougeoyante... Une petite descente, et hop : Antakia La Belle nous attendait : Christian a même eu droit de la part du réceptionniste de l'hôtel (vu à l'aller) à la bise... j'aurais bien voulu aussi mais ici ça ne se fait pas !!! Dommage...

 

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J'avais bien vu, avant de partir, des photos de cette fameuse Cappadoce, avec ses cheminées de fées...je me disais (vous ne le direz pas à Christian), quand on en a vu une, on les a toutes vues ! Eh bien, j'avais tort, une fois n'est pas coutume !

Quand j'ai eu devant les yeux ce paysage avec ces rochers pointus, ce fut la surprise totale, malgré les photos que j'avais pu voir, malgré ce qu'on m'en avait dit. Surprise, parce qu'on a du mal a croire que la nature ait pu faire toute seule ce miracle.

Et puis, il n'y a pas que ces "cheminées" en tuf sculptées par la nature. Quand on se promène dans les vallées, on est au milieu des jardins potagers. Des petits sentiers cheminent entre les lopins de terre. On a qu'à se laisser guider par les odeurs d'arbres, de fleurs, de terre, et écouter les oiseaux s'en donner a coeur joie. Ils n'ont qu'une seule concurrence : le chant du muezzin, qui résonne dans cette vallée d'une façon extraordinaire. Autour, les rochers, allant du blanc au rose, en passant par le jaune.

Cette belle région est de plus vraiment reposante.Les habitants aux traditions paysannes et artisanales y côtoient tous les jours les touristes venus admirer les paysages, les églises peintes ou les villages souterrains...on voit encore les charrettes tirées par les ânes ou les chevaux amener dans le village les vieux messieurs avec parfois leurs petits-fils...

A midi, alors qu'on attendait pour déguster notre pide (pizza turque), je voyais sortir de la mosquée les messieurs (très nombreux), et aucune femme n'en est sortie... soit il y a une sortie spéciale pour les dames, soit elles boycottent les offices religieux... quelqu'un est-il renseigné la-dessus ???

Turquie Cappadoce

 

Turquie Cappadoce

 

Turquie Cappadoce

 

Turquie Cappadoce

 

Turquie Cappadoce

 

Turquie Cappadoce

 

Turquie Cappadoce

 

Turquie Cappadoce

 

Cappadoce camping de Göreme

 

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"Tu vois, on est là. Il y a 2 routes pour aller à Açakoca. On prend laquelle ?" "Celle-ci est en vert sur la carte; elle doit être jolie; on n'a qu'a la prendre..."

C'est comme ça qu'on se retrouve sur une minuscule route en lacets, à faire du 25km/h de moyenne...

Eh oui, c'est pas parce qu'on n'a pas fait de billet que pour autant on n'a rien fait !!!

On vous avait laissés du côté de Göreme, il y a quelques jours. On n'avait même pas eu le temps de vous dire qu'on était allé visiter une ville souterraine dans la Cappadoce, et que la minuterie commandant la lumière s'était éteinte alors qu'on était encore au 3eme sous-sol...

Ensuite, il y a eu Ankara, où on était attendu par Virginie et Medar. Christian les avait rencontrés lors de son précédent périple, il y a trois ans. Si vous vous souvenez bien, on avait rencontré Virginie à Athènes, par hasard, il y a quelques semaines.

Nous étions hébergés dans les beaux quartiers. Le dimanche, jour de notre arrivée et jour de repos pour les Turcs, on avait une vue magnifique sur les jardins de l'ambassade de France, et au-delà, sur une bonne partie d'Ankara. Les jours suivants ça s'est un peu gâté, sans doute a cause de la pollution. Une brume marron s'était peu a peu deposé sur la ville...

C'est une ville tellement moderne que l'on ne se sent pas du tout dépaysés, à quelques détails près : les cireurs de chaussures, les peseurs qui attendent avec leur balance qu'on veuille bien se préoccuper de son poids, les vendeurs de billets de loterie, de simit (petite viennoiserie), etc... Seul le quartier ancien de la citadelle, Ulus, est reste typiquement turc.

Mis a part la découverte de la ville, il y avait beaucoup à faire, notamment la vidange des motos et changement des filtres à air .Christian, qui habituellement ne tarit pas d'éloge sur ma Vara s'est franchement énervé sur elle cette fois-ci. Contrairement à la Transalp sur laquelle le filtre à air est changé en 5 minutes, il faut tout démonter sur la Vara puisque le filtre se trouve sous le réservoir. J'admets que ce n'est pas pratique du tout... J'ai même été obligé de laisser mon bouquin pour l'aider...c'est dire !!! Pourtant, c'était un bouquin très intéressant : "Les croisades vues par les Turcs", du Libanais Amin Maalouf.

La prochaine étape était Safranbolu, sur la route entre Ankara et la mer noire. Une très belle ville avec des jolies maisons ottomanes bien conservées, comme la pension dans laquelle on a dormi d'ailleurs. Très sympa comme endroit. La maitresse de maison y bichonne (voire materne) ses pensionnaires tout en gérant son affaire d'une main de maître. Beaucoup de Japonaises étaient là, qui causaient en japonais avec la patronne, elle leur répondait en turc et tout le monde semblait se comprendre !!!

Safranbolu chambre de la pension

 

Safranbolu chambre de la pension

 

 

Le fils de la maison joue du saz à merveille. On lui a joué la danse de l'ours et vu l'engouement des Japonais pour cet air, il y a fort à parier que c'est le futur air à la mode au Japon ! C'est le genre d'endroit qu'on a du mal à laisser mais le problème c'est que c'est un peu trop touristique et donc un peu trop cher ! Et puis notre objectif était aussi d'aller voir la mer noire.

Turquie Safranbolu

 

Turquie Safranbolu

 

Turquie Safranbolu

 

Turquie Safranbolu

 

 

Entre Safranbolu et Amasra, il y  a peine 100kms, alors qu'on voudrait que ça dure toujours... c'était tellement beau qu'on voudrait des étapes comme ça tous les jours. J'étais heureuse d'être là sur ma moto, de sentir la fraicheur tout au long de la route sous les arbres, de contempler les paysages et de respirer à fond.

A l'arrivée à Amasra, pas de camping. Nous poussons un peu plus loin à Çakraz...pas de camping non plus. Comme c'est très prisé des Turcs, il y a quand même de quoi dormir sans probème. L'eau était froide, pleine de méduses, et l'air beaucoup plus frais qu'à l'intérieur des terres. On dit que la mer noire, c'est la Bretagne de la Turquie...

Et ce matin, départ pour Açakoca. Après une route large longeant une Turquie assez industrielle, nous avions le choix entre 2 routes... celle que nous avons choisie était belle mais pas très reposante...des lacets, des montées, des descentes, des trous, des bosses, une toute petite route pas large du tout...une allure de tortue donc !!! En parlant de tortues, on en voit plein par ici ! C'est pas comme chez nous où elles ont déserté nos jardins...On a même vu un panneau de signalisation : "attention, passage de tortues" !

Arrivés à Açacoka où nous comptions camper, nous trouvons du vent, de la pluie, du froid.. .la mer noire mérite bien sa réputation !!! C'est pas grave, il y a beaucoup de pensions et d'hôtels; il y a même des cybercafés...voilà, la boucle est bouclée...

 

Turquie cuisson des simits

 

Turquie  fin de cuisson des simits

 

Sile (au bord de la mer noire) ne nous laissera pas un souvenir impérissable, si ce n'est son petit crachin d'automne et la boue dans les rues due aux travaux...Nous l'avons donc laissée très tôt ce matin...

Il crachinait quand nous préparions les motos. Plus nous roulions, plus le ciel etait bas...On a même fini par se retrouver dans les nuages ! Je me disais malgré tout que ça aurait pu être pire : il aurait pu pleuvoir à verse au lieu de crachiner !!!

Malgré tout, on roulait bien, il y avait peu de monde sur la route. Il faut dire que je redoutais énormément cette étape étant donné qu'on m'avait dit que la circulation était folle à Istanbul. C'est pourquoi nous étions sur les routes si tôt, un dimanche.

En fait, les difficultés n'etaient pas celles que je craignais : je n'avais pas pensé aux difficultés d'orientation tout d'abord. Généralement, en Turquie il n'y a pas trop de problème de ce côté là... sauf quand on arrive à Istanbul depuis Sile ! On est arrivé sur le Bosphore alors que le dernier panneau que l'on avait vu indiquant Istanbul mentionnait : Istanbul 30 kms...

Ensuite, ce fut l'enfer ; des travaux partout, de la boue partout, des trous, des pavés glissants, et bien sûr quelques petites déviations.

Apres s'être arrété 36000 fois et avoir demandé son chemin aux nombreux chauffeurs de taxis, nous atteignirent enfin les vieux quartiers d'Istanbul ...le soleil ne tarda pas a se montrer.

 

 

Istanbul est en partie en Europe, et pour nous, c'est un tournant dans notre voyage...

Après une arrivée aux allures de chiens mouillés et fatigués, nous nous sommes secoués, séché la couenne, repris du poil de la bête et nous sommes partis à la découverte de la ville.

A Istanbul, je suis allée de surprise en surprise. Un tramway, des grandes avenues à la circulation tranquille, une ville qui semble assez moderne. Il faut dire que nous nous sommes cantonnés au quartier Sulthannamet, le quartier le plus touristique.

A quelques mètres les uns des autres : Sainte-Sophie, la Mosquee bleue, le Palais de Topkapi...quelques petits joyaux auxquels nous avons consacré pas mal de temps.

Turquie Istanbul

 

Turquie Istanbul

 

Istanbul Sainte Sophie

 

Turquie Istanbul

 

En temps que Perigordine, je me souvenais qu'on disait de la cathédrale de Périgueux qu'elle est la réplique de Sainte-Sophie... Vu d'ici, c'est quand même très très différent ! D'adord, on peut toujours chercher les minarets à Périgueux. Ensuite, Sainte-Sophie est de couleur rose et brique (entre autre).Elle est très surprenante vu de l'extérieur, et très belle à l'interieur. Les peintures sont un peu abîmées par endroit, les pigeons volent de coupole en coupole, un échafaudage semble bien installé depuis des lustres en plein milieu, mais c'est une très belle basilique-mosquée-musée (en fonction des époques). Ce qui est étonnant, c'est de voir se superposer les civilisations : sous la peinture des Otommans, les mosaïques antiques...

Autre lieu et autre architecture : la mosquée bleue, avec ses 6 minarets. C'était la première fois que je pénétrais dans une mosquée, donc grand moment. Ici, pas besoin de foulard ni de manteau pour la visite et c'est très bien ainsi !!!

Istanbul mosquée bleue

 

Les murs et les plafonds sont d'une beauté incroyable.J'ai été surprise du dépouillement au niveau mobilier (=rien!). Juste des tapis posés par terre .Les visiteurs sont cantonnés dans une partie de la mosquée et ne peuvent pas rentrer pendant les prières. En sortant, on a aperçu le coin des femmes, derrière une cloison en bois ajouré.

J'aimerais vous parler du Palais de Topkapi, où ont résidé les sultans, mais il faudrait une heure de plus. On en a pris plein les yeux à contempler les trésors des sultans : des diamants, des turquoises, des saphirs, des émeraudes, etc, etc...le faste dans toute sa splendeur...

Istanbul Palais de Topkapi

 

Istanbul Palais de Topkapi

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