Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Une petite virée sur les bords de la mer rouge: impressions de voyage - Turquie

Index de l'article

 

 

 

 

 

 

TURQUIE

 

 1/ Impressions de voyage de Christian

 

 

 

 

Cesme et son port nous ont accueillis il y a quelques heures et une petite fatigue s'est alors abattue sur le duo motard. Il faut dire que la traversée fut épique. Départ du port de Pirée, près d'Athènes dans une cohue toute Maghrébine pour ceux qui connaissent le Maroc.

Quand la cale du bateau fut remplie à ras bord avec une trentaine de deux roues côte à côte et non attachés (l'idéal pour des dominos mais pas vraiment pour des motos en cas de gros grain), nous avons installé nos sacs de couchage sur un coin de moquette et avons essayé, sans grand succès, de dormir en attendant une arrivée prévue à trois heures du matin.

Le petit port de Cesme de nuit avec son café ouvert, ce n'est pas terrible pour attendre pendant quatre heures le ferry en partance pour la Turquie... surtout quand nous avons réalisé qu'il n'y aurait pas de liaison ce mardi 5 avril!

Nous étions en train d'envisager de trouver un petit hôtel quand deux Turcs, eux aussi désireux d'aller en Turquie et manifestement plus pressés que nous, ont indiqué avoir trouvé la possibilité d'une traversée non officielle, extra fut le terme, mais pour un coût très supérieur à celui du lendemain. Nous avons décliné l'offre et ils sont revenus à la charge une demi-heure plus tard en nous demandant quelle somme nous pouvions mettre. C'est ainsi que nous avons payé moitié prix et qu'ils ont pris en charge les autres 50%. C'est bien la première fois que j'arrive à négocier aussi bien!

Après, il y eut l'attente d'un bateau dont le pont arrière put accueillir une voiture et nos deux motos, mais on n'aurait pas pu y mettre grand chose de plus! A bord de cette coquille de noix, nous avons effectué la traversée en une heure sur une mer démontée. De belles sensations! Il y avait un côté irréel dans cette traversée en catimini. Alors, pour en rajouter un peu, j'ai eu envie de jouer de l'accordéon; ce fut sportif car il fallait s'accrocher aux branches, mais quel plaisir j'ai pris! Une expérience inoubliable.

Traversée pour la Turquie

 

Traversée pour la Turquie

 

Traversée pour la Turquie

 

 

 

Ensuite, malgré notre seule présence et au moins un rapport fonctionnaires/passagers de 1 a 10, il y eut une longue attente et on nous demanda une somme d'argent... qui alla directement dans la poche du douanier!! La fatigue était trop présente et nous n'avons pas réagi, ce que bien sûr je me suis reproché quelques minutes après. Quoique. Si cette somme est partagée entre les fonctionnaires, il aurait été hasardeux de se plaindre. Grrrr!!! Je déteste ces comportements.

Marie s'est écroulée dans la charmante pension que nous avons trouvée après m'avoir dit qu'il était hors de question qu'elle effectue le moindre kilomètre aujourd'hui. Petite nature!

Donc, c'est demain que nous irons à la recherche de l'Orient. Pour l'instant, je me verrais bien manger une bonne soupe aux lentilles (spécialité du pays) avec une pide, la pizza turque. Excusez moi, je vous laisse. Bon appétit!

 

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Si quelqu'un a le numéro de téléphone du PDG de Total, il est prié de nous l'envoyer de toute urgence.....

Hier, pendant que Marie faisait la sieste, je suis allé à la station service du coin pour laver les motos copieusement salées lors de la traversée mouvementée entre l'île d'Hios et la Turquie (vous remarquerez au passage que ce sont toujours les mêmes qui travaillent...).

Tant que j'y étais, j'ai fait le plein des montures. J'en étais resté à une essence très chère pour le pays (un euro il y a trois ans). Maintenant, elle est passée à 1,45 euro, soit 9,51 de nos déjà vieux francs! Quel choc! Alors, j'envisage de solliciter Total afin qu'il nous sponsorise pour la traversée de ce très grand pays qu'est la Turquie; en contrepartie, je m’engagerais à ne parler qu'en termes élogieux de ce fleuron de l'industrie française. Ce sera dur, mais je suis prêt à tous les sacrifices!

Aujourd'hui, première étape turque avec le sentiment d'avoir juste effleuré ce pays. Quelques images sur la route: le paysan sur sa vieille charrette brinquebalante, la femme en tenue traditionnelle ramassant des herbes avec sa faucille sur le bord de la route, le retour des bergers gardant les troupeaux de chèvres ou de moutons sur le bord des routes, le cheval tirant le soc de charrue dans un champ, l'antique side-car soviétique emmenant le paysan dans un panache de fumée, les minarets très effilés pointant vers le ciel.

Mais, la Turquie, c'est une terre de contrastes, comme ils disent si bien dans les dépliants des agences de voyages. Ce soir, nous avons atterri dans une ville balnéaire très moderne, très occidentale, Kasudasi.

En fait, il faut prononcer Kachoudasi car il y a une cédille sous le s; quand la cédille est sous le c, on dit tch, quand il y a deux points sur le o, on prononce eu. Prenez quelques notes, je procéderai à une interrogation écrite dès notre retour.

J'ai retrouvé cette caractéristique qui m'avait déjà frappé avec, d'un côté, une population avide de modernité et, tout près, dans les nombreuses campagnes, des traditions bien ancrées. J'aime la coexistence de ces deux mondes, je trouve que cela participe à la richesse d'un pays.

Pour ceux qui s'en inquiéteraient, nous avons trouvé hier notre soupe aux lentilles et notre pide et c'était délicieux.

Demain, journée de repos (qui a dit "encore"?) avec, quand même, la visite du site d'Ephèse situé à 30 kilomètres de notre camping; je me tue à vous le répéter, que ce voyage est dur!

Ephèse

 

Ephèse

 

Ephèse

 

 

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Et bien, on n'est plus très loin d'Adana, qui se trouve au nord de la Syrie. Bref, nous n'avons pas amusé le terrain ces derniers jours, de vraies bêtes a rouler! 

Nous avons traversé plusieurs Turquie; après la moderne et la touristique, nous avons peu à peu pénétré la Turquie rurale, traditionnelle et, au fur et à mesure que nous nous dirigions vers l'est, c'est l'Orient qui s'offrait a nous.

Je l'ai ressenti très fort pendant que nous marchions dans les rues d'Anamour, et pas seulement parce que la poussière était de nouveau là. Les vêtements des habitants, leurs véhicules, souvent les vieilles Jawa Tchécoslovaques qui "ratapètpètent"à qui mieux mieux dans un panache de fumée impressionnant , et odorant qui plus est! Au point que nous avons, avec Marie, revisité la chanson célèbre en fredonnant " c'est la Jawa bleue, la Jawa, la poubelle, qui fait des étincelles ....", les maisons qui ont abandonné leur toit en tuile pour la terrasse. Et puis il y a cette atmosphère un brin nonchalante que j'aime.

Quant a la route, depuis Antalya, nous avons trouvé un parcours très, très sinueux. A en avoir le tournis. Pour ceux qui connaissent, cela ressemble aux Baronnies, dans les Hautes Pyrénées, mais avec vue permanente sur la mer et les bananiers, et ça dure beaucoup plus longtemps.

Au départ, Marie n'a pas aimé du tout car la route grimpait assez haut, la montagne plongeant carrément dans la mer. Et, ici, pas trop de protections latérales; après la route, il y a au choix d'énormes rochers ou.... le grand vide. Je vous garantis que ça calme illico presto toute velléité de conduite sportive! Ce serait dommage de ne pas profiter de cet extraordinaire paysage avec cette côte déchiquetée, cette mer qui passe de l'azur au turquoise, les petits villages qui surgissent au détour d'un virage. Conduite fatigante mais quel plaisir!

 

 

I y a une heure, j'ai consulté la carte; elle m'a dit que nous nous rapprochions de la Syrie.... et cette perspective m'est très agréable. Comme souvent, mon esprit pénètre le pays avant mon corps, une sorte de douce introduction avant que nous plongions dans les bras d'un nouveau pays. En plus, dans ma tête, il n'y a que des bons souvenirs de cette terre Syrienne et surtout de ces habitants. Plus que quelques jours....

Pour le moment, je continue à apprécier les Turcs, souvent très prévenants. Un peu déçu malgré tout de certains endroits touristiques tels que Pammukale où j'ai ressenti surtout l'envie de "faire de l'argent" chez certains. Ainsi, à Karahayet, nous avons visité quatre campings où, à chaque fois,le prix demandé était supérieur, une véritable inflation galopante!

Nous avons terminé dans un "camping" où il était possible de loger quatre minuscules tentes et où, luxe suprême, nous avons découvert une "piscine" intérieure alimentée directement par de l'eau chaude calcaire; en même temps, tout, autour, était dans un état déplorable et la douche, elle, n'avait pas l'eau, le lavabo non plus; je ne vous parlerai pas des toilettes car je vous écris a l'heure du repas! Une ambiance assez surréaliste dans la campagne de Pammukale et, au final, un bon souvenir.

Au fait, depuis deux jours, c'est plein soleil ET chaleur. Normal dans une région qui cultive cacahuètes et bananes. Nous n'apercevons plus que des champs et des serres, des milliers de serres, et bien sûr beaucoup de paysans qui m'ont donné l'impression d'avoir un niveau de vie très modeste, qui contraste avec la vision que nous avons eue de la Turquie moderne. Les riches ont l'air très riches ici, quant aux pauvres....

6500 kilomètres depuis le départ, sans vraiment s'en rendre compte. Tout a l'heure, en retendant la chaine de la Varadero, j'ai trouvé du sable Tunisien entreposé sous la selle. Une drôle de sensation, comme si nous avions quitté ce pays il y a très longtemps.

Ainsi va le voyage.

 

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Antioche capitale de l'antique Syrie, appelée Antyaka maintenant, un nom qui sonne moins agréablement à mes oreilles.

Région Syrienne, pays alors sous mandat français, refilée aux Turcs en 1939 pour de sombres calculs géopolitiques.

Pour les deux motards arrivés sous une chaleur étouffante, ce fut surtout le sentiment très fort d'avoir franchi au cours de la journée une frontière invisible.

Tout ici respirait la Syrie, le bazar, la vieille ville accrochée aux flancs de la montagne. J'y ai retrouvé des images des ruelles de Damas.

Du haut de notre chambre d'hôtel, nous avons entendu l'appel à la prière; le chant du muezzin s'envolait du minaret, allait rebondir sur la masse rocheuse de la montagne qui renvoyait l'écho, l'amplifiait, jusqu'à ce qu'il s'évanouisse enfin. C'était d'une grande beauté, l'appel à la prière le plus émouvant auquel j'ai assisté.

Il régnait une atmosphère paisible, avec des gens souriants, des ruelles qui serpentaient au gré de la (forte) pente, des nombreux vols de pigeons.

Turquie Antioche

 

Turquie Antioche

 

 

 

 

 

Un matin, il y eut une belle rencontre dans une minuscule épicerie d'un quartier de la vieille ville que nous avions pris par mégarde pour un café, on nous a invités tout simplement à boire le thé en mangeant des cacahuètes pendant que les enfants jouaient dans la ruelle ; nous avons échangé quelques paroles avec notre turc approximatif. Instant de bonheur.

Avant, il y avait eu le bazar, tout ce qu'il y a de plus souk, où se mêlaient joyeuse pagaille, odeurs, deux roues, métiers oubliés chez nous comme les chaudronniers.

Officiellement, nous quittons la Turquie demain, direction Alep, mais, depuis quelques heures, nous sommes déjà en Syrie.

 

 

Quelques scènes de la vie en Turquie:

 

·        les motos étaient chargées et nous quittions doucement Anamour. Sur le trottoir, deux hommes travaillaient, l'un cassant d'énormes pierres avec une masse, l'autre transportant le lourd résultat de la force de ses bras pour poursuivre l'édification d'un mur.

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·        la veille, au sommet d'un col dominant la mer, nous faisions une halte. Des hommes, sous la lourde chaleur, peignaient de longues barres métalliques. L'un d'eux, s'adressant à moi, me demanda si je pouvais l'aider car ce travail était très dur, me disait-il. Il avait le sourire en me posant la question, mais difficile de ne pas se sentir gêné devant la dureté de vie de certains alors que nous sillonnions les routes avec nos motos.

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·        A comme agriculture. Depuis plusieurs jours, c'est un monde presque exclusivement rural qui s'offre à nous. Du coup, le pays semble très différent; personnellement, je m'y sens mieux. Le rythme y est plus paisible, les contacts avec les gens plus "vrais", mais la pauvreté parait plus présente.

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·        E comme espace. C'est l'impression qui prédomine en découvrant ce pays; il y a de la place, beaucoup de place. Alors, les villes s'étendent à qui mieux mieux, les immeubles se construisent par dizaines, aérés, avec parfois un lopin de terre au milieu, une vache qui broute son coin d'herbe. Et nos amis Turcs aiment construire à l'identique. Ils font un immeuble, puis le clonent a des dizaines d'exemplaires. De loin, cela donne des perspectives étonnantes quand ils sont situés sur les hauteurs de la ville. J'ai dit étonnantes, pas esthétiques!

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·        E comme écologie. Des milliers de chauffe eau, sûrement des millions dans le pays, "ornent" les toits des maisons. Esthétiquement, le résultat n'est pas renversant sauf si l'on aime l'art contemporain, mais si cela peut éviter la construction d'un barrage ou d'une centrale nucléaire, j'applaudis des deux mains.

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·        G comme gentillesse. Sur le bord de la route, une lokanta ( un petit resto) ; le serveur nous fit signe de nous garer à l'ombre, s'empressa de mettre une planche sous la béquille latérale pour assurer la stabilité, nous fit visiter les fourneaux pour choisir nos plats, nous chouchouta pendant tout le repas et nous versa une eau parfumée sur les mains à notre départ. Un service trois étoiles pour un tarif minimum.

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·                    Une station d'essence pour nous reposer mais sans faire le plein. Qu'à cela ne tienne, nous avons    quand même eu droit au thé, à la chaise et au coin d'ombre. Pourtant, je sens Marie qui fulmine parfois quand les hommes s'adressent plutôt à moi, quand elle a le sentiment de ne pas exister à leurs yeux, pas comme chez nous tout au moins. La Syrie arrive, elle risque de ne pas être déçue!

·        V comme voyageurs. Où sont-ils? A part quelques cars de touristes et deux camping-cars croisés, nous sommes toujours à leur recherche. Nous ne désespérons pas d'en trouver et nous vous tiendrons au courant.

J'ai le coeur qui bat un peu plus fort à la veille de pénétrer en Syrie; un nouveau voyage s'annonce.

PS: avec Marie, nous nous sommes donnés comme consigne de ne pas lire nos billets. Mais aujourd'hui, voilà que l'un de mes neveux m'apprend qu'elle s'est permise de porter une critique sur ma façon de couper les virages! Je vais rester beau joueur et ne rien dire sur le pilotage de la Vara....

 

 

 

2/ Impressions de voyage de Marie

 

Après une traversée épique du Pirée jusqu'à l'île Grecque de Hios (des mousses bargeots qui nous crient dessus et n'attachent même pas les motos, le duvet étendu sur la moquette du bateau, un "réveil" à 3 heures du matin et le débarquement dans la panique la plus totale), il y eut l'attente interminable dans le café du port (à côté de femmes grecques toutes en noir), pour le bateau Hios-Chesme qui n'arrivait jamais... et puis cette proposition d'un "extra", un bateau pour 4 personnes, proposition que j'ai d'abord trouvé louche... n'allait-on pas nous détrousser puis nous jeter en pleine mer ?

Si vous lisez la suite c'est que vous êtes quand même légèrement inquiet vous aussi ! Rassurez-vous, il s'agissait d'une proposition honnête ! A part un léger mal de mer et un sérieux roulis, rien à signaler... sauf qu'on se sentait comme des VIP et chouchoutés largement plus que pendant la traversée précédente !

Le premier contact avec les autorités turques fut beaucoup moins sympa... qu'ils nous fassent attendre des heures, bon. On est assis après tout ! Mais le bakchich, ça ne donne pas une bonne impression du pays !

Après ce fut repos total, dans la petite pension de Cesme : sieste, et TV ! J'ai pu apprécier les clips vidéo turcs, mélodramatiques en diable ! Imaginez un monsieur respectable (légèrement bedonnant), moustachu, en cravate, mimer et chanter un gros chagrin d'amour... ça vaut le détour ! Par contre, beaucoup trop de militaires sur le petit écran : défilés, parades...

Ce matin, au petit déjeuner, changement de régime alimentaire. J'avais abandonné le café depuis la Grèce (il est turc aussi !), j'ai goûté les brioches salées aux olives (pâte genre gâteau de viande de Dédée pour ceux qui connaissent)... très bon mais surprenant au réveil ! Hier soir c'était soupe aux lentilles agrémentée de citron, et pide (pizza turque).

Une fois qu'on a eu pris la route, d'autres signes incontestables m'ont fait dire qu'on avait traversé la Méditerranée : les minarets effilés par exemple, le muezzin, les militaires qui font leur entraînement sur le bord de la route, des drapeaux turcs, des gardiens de vaches(s), de chèvres... Et aussi une leçon à prendre : dans les villes qu'on a traversées, chaque maison, chaque immeuble a son (ou ses) panneaux solaires et son cumulus sur le toit !

Globalement, la Turquie qu'on a traversée aujourd'hui est très moderne : femmes habillées a l'occidentale, très beaux magasins, maisons modernes...De plus, à part les formalités de l'arrivée, les contacts qu'on a eus sont très chaleureux... les Turcs ont aussi un beau sourire, différent bien sûr du sourire grec (irrésistible !), mais que je vais aimer, je crois...

 

 

Turquie

 

 

Nous sommes a Kiskalesi... qui ne dit rien à personne, je sais ! D'ailleurs, on a même eu du mal a savoir le nom du bled ou on est ! Depuis deux jours, nous avons quitté la Turquie touristique, et abordé la Turquie profonde.

Après une incursion dans les montagnes pour un saut de puce à Ephèse, nous avions rejoint la Méditerrannée, toujours pour avoir le plus chaud possible... Voila qui est fait ! On a quitté les doublures des blousons et remisé les polaires dans le fond des sacoches !

Après Antalya, les choses sérieuses ont commencé. Fini les routes droites et monotones, bonjour les lacets, les petites routes sinueuses de bord de mer, où on n'en finit pas de monter pour redescendre.

Mais quel spectacle ! Bon, la première journée de ce régime, j'étais trop tendue pour en profiter, mais aujourd'hui, je m'étais un peu accoutumée... je trouvais même à certains moments que Christian coupait un peu trop ses tournants ! Bon c'est vrai, il n'a pas la chance d'avoir ma Titine et son agilité !

Bref, les paysages côtiers sont magnifiques (quand on n'a pas peur du dénivelée !), et pas défigurés par des hôtels monstrueux... En parlant d'exploitation touristique, il faut que je vous cause Pamukale.. .dans un autre billet...

Turquie

 

Turquie

 

Turquie

 

Turquie

 

 

 Dans le genre exploitation touristique, Pamukale est un modèle du genre. Au départ, une source d'eau chaude très calcaire, qui a creusé des vasques dans les rochers, ce qui donnait une colline toute blanche et un paysage magnifique... Hélas, les touristes se sont baignés dans ces vasques à qui mieux-mieux, et surtout les hôtels se sont implantés sur le site et ont utilisé cette eau pour faire des piscines thermales... Résultat : plus beaucoup d'eau, les vasques noircissent et les hôtels défiguraient tout ! Les hôtels ont donc été démolis, mais le mal est fait !

En plus, quand on arrive sur place, on est assailli par des propositions d'hébergement de toute sorte... et des plus sommaires parfois ! On est donc allé se faire exploiter au village d'après, (sans même visiter le site), espérant que l'addition serait moins salée et les services y seraient plus nombreux... bernique !

On s'est retrouvé dans une cour de ferme, où on nous a proposé de planter la tente sur un tout petit bout de terrain plein d'animaux (et ce qui va avec ) pour le même prix que quand on était sur la croisette turque !

Le plus beau, c'est que les propriétaires étaient très fiers de nous proposer leur piscine (avec l'eau de Pamukale !), mais n'avaient aucune douche à mettre à notre disposition !

On s'est donc retrouvé à se laver, a côté de la piscine, avec une bassine et un petit pichet... c'est pour ça que je parlais de bains turcs !!! Les hôtes ne nous ont pas causé, sauf que quand on se préparait au petit matin à partir, le même est venu plaisanter et me donner des bourrades dans le dos alors que j'étais en train de mettre mes lentilles !!! Un peu plus et on aurait dû chercher la lentille dans les bottes de foin !

Bon, la prochaine fois, je vous parle des hommes Turcs...et de leur considération pour les femmes...

 

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Nous sommes à Antakia (Antioche) depuis hier soir, dernière étape avant la Syrie. La frontière est toute proche (52 kms), mais on a l'impression d'y être déjà un peu...

Depuis hier soir, Christian dévore la carte et le guide sur la Syrie, et surtout il n'arrête pas d'en parler ! Il faut dire qu'on la sent toute proche. Mais d'abord, quelques mots sur les jours qui viennent de s'écouler.

On m'a souvent dit que j'étais tête en l'air, et bien ça sert ! Quand Christian a les yeux fixés sur l'asphalte pour repérer les "nids de poule", les cailloux ou les gravillons, moi j'ai le nez en l'air et j'admire les vols de cigognes !

Elles volent par 2 ou 3 le plus souvent, mais hier, c'était un vol de plusieurs centaines, beaucoup plus hautes que d'habitude. C'est très beau à voir, ces grands oiseaux majestueux qui tournent au dessus de nous.

J'ai aussi parlé de contrastes entre les grandes villes et les zones rurales. D'un côté, les femmes vêtues a l'occidentale, les maisons et les magasins modernes. De l'autre, des femmes vêtues du saroual et le foulard noué derrière la nuque. Les hommes aussi portent le saroual... là, j'ai été encore plus dépaysée !

J'ai ressentie aussi une attitude différente envers moi, de la part des hommes, dans les petites villes ou les villages. Pour parler clair, les hommes ont une très nette propension à m'ignorer totalement ! Ils causent à Christian, lui demandent ce qu'on veut manger par exemple, et si j'ai des velléités de vouloir m'imposer (demander 2 thés, demander l'addition...), ils vont demander quand même a Christian son approbation ! Et la plupart du temps, je n'ai pas droit aux salutations amicales quand on arrive ou quand on part...elles sont réservées a Christian !

Mais ce matin, j'ai eu ma "revanche" ! Au petit déjeuner, une femme est venue me demander si je voulais un autre thé... et elle n'a rien demandé a Christian ! J'ai compris après que j'étais censée répondre pour nous deux ! Christian faisait grise mine car lui, il aurait bien pris un autre thé ! Autre signe de la place des femmes dans la société, je n'en n'ai vu aucune dans les cafés !!! Des hommes de tout âge, oui, mais aucun foulard en vue !

Je ne parle pas bien sûr des grandes villes où les choses ont l'air d'être différentes.

Bref, j'essaie de rester zen en toutes circonstances... Et j'ai bien peur que les choses n'aillent pas en s'arrangeant quand on va rentrer en Syrie ou en Jordanie !

Ce matin, nous avons fait une petite ballade dans le bazar, dans la senteur des épices et les bruits divers... un marteau qu'on cogne sur une bassine en métal, pour finir de la façonner, par exemple. J'avais oublié que c'est un peu compliqué de circuler dans ces endroits... il faut laisser passer les charrettes à bras, les vélos, les mobylettes, dans des rues très étroites.

Turquie Antioche

 

On a pris de la hauteur pour voir la ville d'en haut. Gros dénivelée et gros effort, mais ça valait la peine. Avant de redescendre, il nous fallait un petit thé. On a cru s'arrêter dans un café, qui n'en était pas un mais ce n'est pas grave ! On nous a gentiment offert le thé et fait la discussion ! J'ai apprécié le fait que l'hôtesse participe a la conversation...

On a pu voir comme ça la vie de tout le quartier puisque les uns et les autres ont défilé dans ce qui était apparemment une épicerie, pour acheter une glace au fiston, nous dire deux mots ou boire le the avec nous... un moment très sympathique !!!

Turquie Antioche

 

De notre hôtel, on peut voir un bout du bazar, on entend ses bruits. On entend le muezzin aussi, qui a un écho surprenant, d'une colline à l'autre...ça donne presque des frissons...

Antakia est une très belle étape, et un bon endroit pour se reposer avant de nouvelles aventures...

 

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