Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Sixième partie: Honda Paneuropean + EML GT3: le "camion" - Le déclic

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Les fêtes de Noël, c’est pour beaucoup, le moment pour des repas sans fin, de longues soirées et des cadeaux distribués aux uns aux autres.

 

Vu que, mon cadeau, je l’avais eu avant la date fatidique du 25 décembre, j’ai décidé que la semaine de Noël était justement l’occasion de me servir de ce beau camion rouge arrivé du ciel dans le traineau du Monsieur habillé de rouge, lui aussi.

En toute honnêteté, je voulais surtout parfaire mon apprentissage car je me sentais un peu gauche à son guidon, ce qui complique la vie, surtout dans un pays où l’on roule à droite….  

Pendant cette semaine, j’ai donc pu m’immerger dans ce nouveau monde du trois roues en alternant petites routes sinueuses, froid, pluie,vent, nuit et parfois même en cumulant tous ces ingrédients !

Et ça valait le coup puisque, sur cette route qui serpentait au dessus de Moissac, oubliant soudainement mes doigts tétanisés par le froid, guidé par le pinceau du phare, un déclic s’est produit, sans prévenir.

Cela faisait 700 kilomètres que j’avais commencé cette balade hivernale et, imperceptiblement, cette tension permanente qui ne cessait de m’habiter a bien voulu se dissiper. Oh, bien sûr, j’étais loin de la décontraction totale qui m’accompagne quand je suis au guidon d’une moto, mais, toutefois, je ressentis comme une sorte de soulagement, de début de plénitude.  Je ne me battais plus avec mon attelage, je l’accompagnais dans ses réactions, ses dandinements ; il y avait comme un commencement de compréhension mutuelle entre nous.

C’est un peu comme avec certaines personnes, celles qui vous horripilent, tellement sont grandes les différences avec vous, dont vous ne comprenez pas toujours, voire jamais au début la façon d’être, de réagir. Parfois, si l’on insiste en continuant à les fréquenter, on perçoit chez elles quelque chose d’intéressant, d’enrichissant et on finit pas mieux les comprendre, les apprécier. C’est un peu comme cela que ça s’est passé avec le camion et je n’ai pas regretté notre escapade hivernale, même si j’ai conscience qu’il y a encore beaucoup de roulage à effectuer pour parvenir à l’ « oublier ».



Ce fut l’occasion d’avoir confirmation que c’en était fini des  basses consommations du petit mono vu que 7,5-8 litres/100 semble être la moyenne de l’attelage.


Le moteur donne une impression de force avec un beau bruit de V4 mais je reconnais qu’à ce jour, je suis long de l’avoir poussé dans ses derniers retranchements vu que j’atteins les miens très rapidement!


Sinon, j’ai noté que la présence du side-car perturbait la traînée aérodynamique de la moto en ce sens que je suis moins protégé sur la partie droite ; d’ailleurs, sous le froid matinal de Corrèze, j’ai attrapé l’onglet à la main droite. Cela complique également le contrôle du niveau d’huile et c’est tel le spéléologue, armé de ma lampe de poche et d’un  miroir, que j’ai réussi à vérifier le hublot de contrôle très bien caché dorénavant.


Bref, chaque jour, je découvre que le fait de rajouter une caisse  à une moto qui n’est à la base pas prévue pour en recevoir une à ses côtés ne va pas dans le sens d’une simplification des choses.


C'est peut-être aussi cela, le plaisir du trois roues….