Sortie de mon premier roman : L’araignée et les volets de bois

Cinquième partie: Honda 250 CBF, la discrète - Le petit mono s'encanaille sur circuit

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Vendredi 9 septembre 2011 : j’arrive sur le circuit de Pau Arnos alors qu’un beau soleil semble vouloir accompagner la journée.

Quelques mois auparavant, je m’inscrivais, euphorique, à la journée « Portes Ouvertes des Circuits » organisée par la Fédération Française de Motocyclisme. La perspective de faire la connaissance d’un monde nouveau pour moi m’enchantait et le tracé du circuit, sinueux et accidenté, me paraissait adapté à la faible puissance de la CBF.
En outre, cette journée semblait réservée à ceux qui n’avaient jamais goûté à la piste.

L’examen des motos présentes ce vendredi ne me rassure pas et je commence à m’inquiéter de la cohabitation avec ces engins cinq fois plus puissants que le petit mono.

En attendant le début des sessions, il faut passer par la case contrôle technique avec, notamment, un sonomètre qui s’affole un peu derrière les pots d’échappement un peu trop libérés de certaines motos. C’est mon tour, le préposé au sonomètre me demande de démarrer le petit mono et, devant le bruit feutré du moteur, me dit avec un petit sourire qu’il n’y a même pas besoin de faire le test !

Le briefing se déroule dans une ambiance bon enfant avec deux instructeurs, notamment Serge Nuques, un gars du coin, spécialiste du Moto Tour.

Ensuite, c’est …. chacun pour soi. Une quarantaine de motos est libérée sur le circuit. Il faut alors apprendre à lire les virages, soigner ses trajectoires et ne pas penser à la GSXR Hornet CBR ZXR R1 sur le point de dépasser cette petite moto qui a plus sa place dans les banlieues des grandes villes qu’ici.

Je réalise que la conduite, le pilotage devrais-je, dire n’a rien à voir avec ce que je connais. Fini l’accélération sur le couple, ici c’est gaz en grand et la dernière partie du compte tours à l’ouvrage. J’oublie très vite que le moteur est poussé dans ses derniers retranchements car, je l’avoue, je prends un plaisir énorme à essayer, à chaque nouveau tour de circuit, d’améliorer mon pilotage.

Vu mon faible niveau en la matière, les pauvres 21 chevaux se révèlent être un atout. Contrairement aux autres, je n’ai en effet pas de problème pour doser mes freinages. Au bout de la courte ligne droite, j’atteins péniblement les 120-125 km/h et donc, je peux passer à fond le pif-paf. Il en va de même dans la grande descente en courbe où je prends 130 km/h.
Je me régale du faible poids de la machine dans les parties très sinueuses.

A quelques rares reprises, au  cours de la journée, j’ai un « flash » dans ma tête, quelque chose comme « mais qu’est ce que je fais dans ce virage à cette vitesse » qui occasionne une mini angoisse vite balayée en portant mon regard le plus loin possible à la sortie …. et la moto y  va sans difficulté.
Bref, j’apprends à oublier tout ce que j’ai appris au cours des trente ans de conduite sur route.

Les quatre sessions se succèdent, entrecoupées par des briefings qui m’ont paru un peu hors sujet pour moi, en ce qui concerne le déhanché que je me suis empressé de ne pas mettre en application. Disons que, vers la fin de la journée, je me contentais d’écarter le genou au lieu de le garder serré contre le réservoir, mais avec les fesses qui restaient, elles, bien posées sur la selle.

Petite satisfaction, j’ai doublé deux fois une moto, oui, oui j’ai bien dit doublé, et ce n’était pas une moto qui était sortie de piste ! Une Triumph Daytona 675 rouge avec une conductrice peut-être un peu perdue sur la piste.
D’ailleurs, je suis sûr que je ne serais guère allé plus vite au guidon d’une moto plus puissante et en étant beaucoup plus tendu. Là, avec mes 21 petits chevaux, je n’avais qu’à soigner mes trajectoires et mettre plein gaz à la sortie des virages sans craindre un débordement de puissance.

A la fin de la quatrième session, j’ai même pu suivre une Honda 1000 CBR XX dont le pilote avait manifestement un coup de chaud, alors que je menais sans difficulté le poids plume du petit mono.


Arrivé à la maison, j’ai regardé l’état de mes pneus ; c’est bien la première fois que je vois toutes ces bouloches sur mes gommes, comme quoi la piste sollicite intensément les pneus.

En tout cas, je n’ai pas regretté mes 50 euros car j’ai vraiment du plaisir à enchaîner les tours de circuit et à repousser un peu mes limites. Car, avant cette journée, j’avais conscience que mon cerveau me fixait un seuil de sécurité, notamment au niveau de la prise d’angle et que je n’allais pas au-delà d’un certain degré d’inclinaison.

Sur circuit, même si je n' ai pas tutoyé les llimites de la moto et de ses pneus, j’ai peu à peu pris confiance et osé aller un peu plus loin, car la répétition des mêmes virages au fil des tours permet ce relâchement ; il n’y a pas d’obstacle imprévu dans la trajectoire, aucune plaque de gravillons venant se glisser sournoisement sous les roues .

D’ailleurs, dès le lendemain, je me suis surpris à aborder les ronds points avec une vigueur que je ne me connaissais pas, preuve que le circuit peut apprendre à conduire avec une marge de sécurité plus grande.

Conclusion: je remettrais bien le couvert!

La Honda CBF 250 en action (attention, cela va très vite!)

Circuit Pau Arnos

Circuit Pau Arnos

Circuit Pau Arnos

   Circuit Pau Arnos

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Circuit Pau Arnos

 

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